Steven Henry : « C'était très complexe de choisir »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

La Fédération française de cyclisme a annoncé ce vendredi la sélection olympique pour les épreuves d'endurance sur piste. L'équipe de France arrivera aux Jeux avec des arguments à faire valoir. Les poursuiteuses restent sur deux médailles mondiales. En Américaine, les Françaises sont Championnes d'Europe en titre et ne descendent pas du podium mondial depuis 2020. Leurs homologues masculins ne sont pas en reste avec Benjamin Thomas, un des meilleurs omniumistes encore médaillé au dernier Championnat du Monde, et l'Américaine a rapporté titre et médailles pendant l'olympiade.

Grâce à la sélection de Victoire Berteau dans la course en ligne sur route, les féminines seront cinq mais les Hommes seront quatre dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Qui dit sélection, dit choix, et ce choix a été cornélien pour l'entraîneur national Steven Henry comme il l'explique à DirectVelo.

DirectVelo : Tu vas pouvoir compter sur cinq filles, comment vas-tu répartir les rôles ?
Steven Henry : Clara Copponi et Marion Borras disputeront la Madison et Valentine Fortin, l'Omnium. Dans le tournoi de poursuite, pouvoir compter sur cinq filles va nous permettre d'effectuer des changements entre les tours.

« OBJECTIF DE FAIRE UNE MÉDAILLE EN POURSUITE PAR ÉQUIPES ET EN AMÉRICAINE »

Comment as-tu choisi la paire d'Américaine ?
Nous avons souvent fait tourner l'effectif ces dernières années avec un titre au Championnat d'Europe (avec Valentine Fortin et Marion Borras, NDLR) et des médailles mondiales. C'était très très complexe de choisir car toutes nos féminines sont performantes. Clara a montré sa capacité à bien lire la course et elle a été de toutes les médailles mondiales. Marion est très forte physiquement, un peu à la Katie Archibald (qui s'est fracturé la jambe et qui déclare forfait pour les JO, NDLR) et qui peut colmater les brèches.

Clara Copponi ne va donc pas tripler les épreuves...
Le programme est chargé pour elle. Pour les filles, l'objectif c'est de faire une médaille en poursuite par équipes et en Américaine. Dans l'Omnium, nous arrivons en outsider. Valentine apporte un profil différent de celui de Clara. En étant moins attendue que les grandes favorites, elle peut tirer son épingle du jeu et trouver l'ouverture grâce à sa bonne lecture de la course. Au dernier Championnat du Monde, elle était 3e avant la course aux points.

Comment as-tu choisi les coureurs de l'équipe masculine ?
C'était très compliqué car ils ne sont que quatre plus un remplaçant. Nous avons donné la priorité aux courses en peloton. Nous disputerons la poursuite par équipes dans la peau des outsiders, comme pour l'Omnium féminin. Valentin Tabellion sera le démarreur titulaire de la poursuite. J'ai pris Thomas Denis pour sa polyvalence, il peut être démarreur mais aussi occuper tous les autres postes. J'ai privilégié la paire Thomas-Boudat pour l'Américaine, c'est un choix technico-tactique. Les deux coureurs sont très complémentaires et Thomas Boudat a montré son efficacité au Championnat d'Europe.

« JE N'AI RIEN À LUI REPROCHER »

Le choix d'Oscar Nilsson-Julien au poste de remplaçant, c'est aussi en vue des courses en peloton ?
Même si nous avons un peu moins de recul avec lui en poursuite, Oscar est assez polyvalent et performant pour pallier un souci à la fois en poursuite par équipes et dans les courses en peloton (2e de l'Omnium de la Coupe des Nations à Hong-Kong, NDLR). J'aurais aussi pu prendre Donavan Grondin comme remplaçant mais c'était difficile car cela signifiait pour lui de mettre la route entre parenthèses pendant tout le mois de juillet.

En revanche, tu n'as pas sélectionné Corentin Ermenault...
Je n'ai rien à lui reprocher. C'était un choix complexe, je lui ai annoncé à la fin de notre dernier stage. Il est moins polyvalent, il n'occupe que les postes 4 ou 3. Cette année, il n'arrive pas à retrouver le niveau de son deuxième relais qui était le sien à Glasgow. Et je n'imaginais pas Corentin dans un poste de remplaçant.

Comment va se passer la fin de la préparation ?
Nous sommes à Tignes jusqu'au 7 juillet où nous descendrons à Morgins, à côté de Châtel et nous irons rouler sur la piste du Centre Mondial à Aigle. Benjamin Thomas n'est pas à Tignes. Il court en cette fin de semaine au Grand Prix de Gand et il disputera un Omnium aux Six Jours de Fiorenzuola (le 1er juillet, NDLR) et nous rejoindra à Morgins. Nous rentrerons le 15 juillet et nous nous retrouverons le 19 pour aller au vélodrome de Roubaix du 20 au 26 juillet. Les endurants seront présents à la Cérémonie d'ouverture. On est parti pour sept semaines de vie commune mais nous avons prévu des petites coupures pour que les athlètes retrouvent leurs proches. C'est une des leçons de Glasgow l'an dernier, où nous n'avons pas donné assez de temps aux athlètes.

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