Paris 2024 : Le couperet du faux-départ
Les épreuves sur piste des Jeux de Paris seront les premières épreuves olympiques depuis le changement de règlement pour pouvoir bénéficier d'un nouveau départ dans les épreuves chronométrées, c'est-à-dire, pour les JO, la poursuite par équipes, la vitesse par équipes mais aussi le 200 mètres lancé. La nouveauté est apparue le 1er août 2023 et a déjà été mise en œuvre au Championnat du Monde de Glasgow.
Si un coureur ou l'équipe entière s'arrête à cause d'un incident, si le starter juge qu'il ne s'agit pas d'un incident reconnu, alors l'équipe est disqualifiée si ça se passe en qualification, ou perd le match si ça se passe dans les tours suivants. Le starter est donc le seul juge pour demander un deuxième départ. Auparavant, le coureur pouvait lever de lui-même la main, dans le premier demi-tour, pour déclarer un incident et obtenir un second départ.
Les accidents reconnus sont la crevaison, la chute légitime (donc pas volontaire) et le bris d'une pièce essentielle du vélo. Ils donnent donc droit à un coup de pistolet du starter et à un second départ. Les défauts de serrage ou les mauvaises sorties de la boite de départ en sont donc exclus. Le faux-départ, c'est-à-dire un coureur qui part juste avant le coup de pistolet (jugé à l'œil), donne aussi droit à un second départ. Mais, au total, chaque équipe n'a droit qu'à deux départs.
Si l'incident reconnu survient après le premier demi-tour de piste pendant les qualifications, il peut donner droit à une nouvelle tentative. Mais à partir des tours suivants, et en particulier en finale, l'incident ne donne droit à rien. Au mieux, l'équipe continue, au pire, elle est déclarée battue.
Depuis la mise en œuvre du nouveau règlement, l'équipe allemande féminine de vitesse par équipes en a fait les frais à la manche de Coupe des Nations d'Adelaïde, en janvier dernier. Pauline Grabosch est mal sortie de la boite et est tombée. Équipe disqualifiée puisque c'était en qualification. Lors du Championnat d'Europe Espoirs sur piste à Cottbus en juillet dernier, l'équipe de France de poursuite a perdu un coureur dès le départ de la petite finale car son pied est sorti de la pédale. Impossible de demander un nouveau départ.
Le départ, autant que l'arrivée, fait partie de la course. Il fait donc partie du résultat. Et si une équipe perd toutes ses chances de médaille dans un incident non reconnu, ça ne se verra pas dans les palmarès dans vingt ans.