Louis Hardouin a fini par se faire avoir

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

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Du premier jour, jusqu'à la fin du secteur des bosses le dernier jour, tout était parfait pour Louis Hardouin, maillot jaune et blanc du Tour de Côte d'Or. Mais problème, il restait encore 50 kilomètres de plat pour rallier l'arrivée finale à Chevigny-Saint-Sauveur, et le coureur du Guidon Chalettois a fini par se faire piéger par un coup de force du CC Etupes, de Thomas Morichon (SCO Dijon-Team Matériel-vélo.com), et dans une moindre mesure Maxime Richard (VC Villefranche Beaujolais). "Je suis dégoûté car c'était vraiment mon objectif. On a fait avec les moyens qu'on avait, c'était compliqué car j'étais seul à la fin. Quand je roulais je me faisais contrer", pestait-il à l'arrivée, la mine basse, avant d'être consolé par un assistant de son équipe durant plusieurs minutes.

« JE ME SUIS LAISSÉ RECULER UNE SEULE FOIS »

2e du classement général l'an dernier, Louis Hardouin a bien cru tenir enfin ce succès final. "Jusqu'à la fin des bosses c'était parfait. Jason (Ansard) et Ronan (Racault) avaient pris un coup d'avance. Je suis passé avec les costauds. Mais je n'avais pas les jambes d'hier, j'étais à fond". Matthew Fox (CC Etupes), finalement vainqueur final, avait pourtant lâché prise dans les ascensions. "On en avait lâché dans les montées. Mais c'est rentré. Je me suis laissé reculer pour souffler un peu et aller chercher de l'eau et ils m'ont contré net. Je me suis laissé reculer une seule fois, et c'était déjà celle de trop. Ils sont partis", regrette-t-il.

C'est dans la descente que la décision s'est faite. "On ne savait pas que c'était aussi roulant, il y avait des cassures. J'étais trop loin. J'ai laissé une cartouche". Malgré tout, la situation n'était pas si catastrophique pour les Chalettois. "Quand je les ai vu sortir, je me suis presque dit tant mieux car au moins ils n'allaient pas me faire la guerre dans le critérium. Je savais que ça allait me laminer, le PCO, Etupes et Bourg voulaient ma peau. Mais je ne pensais pas que ça irait au bout". Sur ce circuit final en forme de critérium, le bras de fer était lancé. "On roulait à 50 mais on ne reprenait rien. À la fin, il y avait 25-30 secondes. Etupes faisait des cassures et ralentissait la poursuite, d'autres aussi cassaient le truc. J'ai essayé de rouler mais à trois tours de l'arrivée, c'était fini".

« ILS ONT DÛ SE GRATTER LA TÊTE AU BRIEFING »

Après les efforts de Ronan Racault, l'aide d'autres équipes n'a pas suffi. "Les autres sont venus me voir pour me demander si j'avais des gars. Je suis déçu mais on ne pouvait pas faire plus". Néanmoins, pour "l'honneur du maillot", Louis Hardouin a jeté ses dernières forces dans la bataille. En vain. "Au lieu de rester dans les roues et que certains me le reprochent... Mais ils ne comprennent pas qu'on n'avait pas une équipe suffisamment solide et que j'étais seul à la fin. Et je n'ai pas de comptes à rendre. On a montré qu'on était quand même forts, on les a peut-être impressionnés hier, ils ont dû se gratter la tête au briefing en se demandant comment ils m'auraient. Et ils m'ont eu, c'est le jeu".

Malgré tout, le coureur de 23 ans a fait un sacré week-end en Côte d'Or, avec une 5e place finale en prime (voir classement). "Je repars avec une victoire, deux jours avec le maillot et une 2e place. Je pense que je n'ai pas à rougir. Hier personne ne misait sur nous pour garder le maillot. Ils ont dû se poser des questions ce matin et ils n'ont pas réussi dans les bosses". Peut-être que des bonifications lui auraient donné plus de marge de manœuvre, car il y avait du monde pour convoiter son maillot jaune et blanc, et le pense-bête sur le vélo prenait de la place. "Avec seize gars... J'avais un petit papier avec tous les gars qui étaient dans le même temps ou à 16" (voir photo ci-dessous). Mais seul ou à deux ou trois contre seize, c'est impossible". Et Louis Hardouin y a laissé sa peau.

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