Romain Bardet : « Tactiquement, je n'ai pas été au point »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Romain Bardet s'en est tiré avec un Top 10, pour sauver l'honneur de l'équipe de France au Championnat du Monde de Zurich (voir classement). Mais ce résultat est loin de contenter le coureur du Team dsm-firmenich PostNL. "Ce n'est pas terrible. J'étais toute la journée à contretemps. Je pense que les jambes étaient bonnes, il y a des gros regrets car le podium était vraiment jouable", regrette-t-il à chaud. Mais la course avait très mal commencé pour les Bleus, qui ont perdu Julian Alaphilippe sur chute avant même que la bataille n'ait lieu. "Ça a été un moment difficile, je l'ai vu tomber. On s'est arrêté avec Val (Madouas), ça nous a rappelé des fantômes..."

Réminiscence d'un Liège-Bastogne-Liège il y a deux ans. Mais heureusement, cette fois, le coureur de la Soudal-Quick Step n'avait rien de trop sérieux. "Il a tout de suite dit que ce n'était pas très grave, mais que c'était l'épaule et que c'était fini. À partir de là, on a pris un coup sur la tête. Puis on s'est remobilisé quand même". Alors que Pavel Sivakov prend un bon groupe d'échappés, un certain Tadej Pogacar décide de mettre le chantier en personne, à plus de 100 kilomètres du but. "Je n'ai pas vraiment réalisé au début, puis j'ai vite vu qu'il était à court de main d'œuvre. On le pressentait avant la course. Mais pour tenir, il n'y a que lui qui en est capable"

« JE REVIENS DE NULLE PART »

En effet, les coureurs de l'équipe de France (et les autres) ne reverront jamais le Slovène. Derrière, Romain Bardet pense même ne plus revoir le reste des leaders après avoir pris un éclat quand la course s'est emballée. "Après le coup de vis, ça s'est scindé en deux sur la partie technique, et je n'étais pas assez vigilant donc David (Gaudu) s'est retrouvé tout seul devant dans un groupe. Moi j'étais derrière avec des groupes qui rentraient. J'ai fait beaucoup d'efforts à ce moment-là pour revenir". Et celui qui prendra sa retraite l'an prochain y parvient alors qu'il reste environ 60 kilomètres. "Je reviens de nulle part, j'étais à plus de deux minutes de la tête".

Au fil des tours, Romain Bardet va de mieux en mieux. "Je crois que c'était vraiment l'élément clé aujourd'hui. Une fois que Pogacar était hors de portée, il y avait de fortes chances que (Mathieu) Van der Poel et (Remco) Evenepoel se marquent. C'était une grosse journée de vélo, un chantier comme on le pressentait". Romain Bardet a fini par louper le coup de sept coureurs qui est parti se jouer le podium, d'un rien. "Quand je vois qu'il me manque 200 mètres en haut du ravito pour basculer et jouer le podium... C'est forcément frustrant". Et c'est probablement sur le plan tactique qu'il y avait mieux à faire. "Tactiquement je n'ai pas été au point, car avec ces jambes il y avait moyen de faire beaucoup mieux. Ce n'est pas comme si le podium était hors de portée". Mais Romain Bardet devra se contenter de ce Top 10. 

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