Route d’Occitanie, l’année des nouveautés

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Exceptionnellement - c’était une première - annulée en 2024 (lire ici), la Route d’Occitanie va faire son retour au calendrier en juin prochain. Prévue du 18 au 21 juin, la Classe 1 se tiendra cette fois-ci du mercredi au samedi, pour laisser place le dimanche à une nouvelle épreuve : l’Andorra Morabanc Classica. Les deux épreuves vont d’ailleurs travailler main dans la main puisque l’équipe 100% bénévole de la Route d’Occitanie va apporter un large soutien technique à la nouvelle-née. “On a été contactés en début d’année par Carlos Verona (ambassadeur de la nouvelle compétition, NDLR) et Gerard Riart Escriba, le président de la Fédération andorrane de cyclisme. Ils essaient de monter cette épreuve depuis deux-trois ans et c’était le moment de se lancer”, explique Romain Caubin pour DirectVelo. Directeur de course et membre du bureau d’une Route d’Occitanie présidée par son père Pierre Caubin, il a donc décidé, avec ses équipes, de “mutualiser les moyens” entre les deux épreuves. “C’est l’occasion de tous y gagner, c’est très chouette”, s’enthousiasme-t-il.

Il y voit notamment la possibilité de répondre à la difficulté toujours plus importante d’exister et d’attirer les meilleurs coureurs du peloton dans un calendrier extrêmement chargé et compétitif. “On travaille dur depuis de longues années et on voit, en plus de la concurrence habituelle, une nouvelle épreuve danoise débarquer au calendrier directement au niveau WorldTour…”. Mais pas question de baisser les bras face à l'ajout de ce Copenhagen Sprint, le 22 juin. Bien au contraire. “Il y a un grand nombre de coureurs qui habitent à l’année en Andorre et qui sont habituellement en stage dans la région pendant notre Route d’Occitanie ou pendant le Mont Ventoux. L’idée, c’est d’inciter ces coureurs à venir courir chez nous et en Andorre”. La passerelle semble ainsi toute faite, notamment au niveau du plateau de coureurs et d’équipes. “Il n’y aura pas d’obligation de faire les deux mais le plateau sera sûrement proche”.

UN CHRONO ET UNE SEULE ÉTAPE DE MONTAGNE


Quid du CIC-Mont Ventoux, qui se dispute la veille du départ de la Route d’Occitanie ? “On veut là aussi tenter de créer un pont”. Raison pour laquelle la Route d’Occitanie-CIC (le réseau bancaire devient également namer de l’épreuve en 2025) va lancer sa 48e édition par un court contre-la-montre - probablement un prologue - dans l’Hérault ou aux alentours de Narbonne, dans l’Aude. “On attendait la présentation officielle du Tour pour finaliser notre décision. Montpellier est sur la carte du Tour de France alors on ne va pas les solliciter”. Organisateur du CIC-Mont Ventoux, Nicolas Garcera salue cette “belle initiative d’un prologue pas trop loin” mais imagine tout de même mal des équipes enchaîner son épreuve puis la Route d’Occitanie et l’Andorre (lire ici). Mais Romain Caubin préfère se féliciter de cette proposition d’un “bon bloc de six jours de course. On n’aura peut-être pas les mêmes coureurs mais on peut au moins espérer avoir les mêmes équipes. C’est un pari que l’on fait”.

Alors que le CIC-Mont Ventoux et l’Andorra Morabanc Classica devraient toutes deux proposer plus de 4000m de D+, les organisateurs de la Route d’Occitanie vont opter pour un parcours moins difficile que les années précédentes, avec quatre étapes aux profils bien distincts et la possibilité pour tous les types de coureurs de briller. “On commencera donc par un chrono avant une deuxième étape pour les sprinteurs, une étape de montagne le troisième jour puis une dernière journée plus légère, avec une étape pour puncheurs et sans doute plus courte que les années précédentes”. Là aussi, l’idée sera de rendre les choses les plus simples possible d’un point de vue géographique pour faciliter le déplacement entre l’Occitanie et Andorre à la fois pour coureurs, suiveurs et bénévoles du comité d’organisation. “On vise la vallée de Foix et d’Ax-les-Thermes pour l'arrivée finale”. Soit à une centaine de kilomètres d’Andorre-la-Vieille, où se tiendra le départ de la course d’un jour le lendemain.

S’ADAPTER POUR CONTINUER D’EXISTER

Pour Romain Caubin et ses équipes, l’envie est à son paroxysme. “On nous demande depuis un moment pourquoi nous ne sommes pas sur cinq jours de compétition, ce sera un peu le cas avec ce nouvel enchaînement et ce nouveau challenge pour nos bénévoles”. Il assure que l’annulation de 2024 a permis de “régénérer” les troupes et d’apporter du sang neuf. “Encore une fois, la création de cette course au Danemark aurait pu nous faire mal… Mais on connaît les règles du jeu et on essaie de s’adapter en proposant autre chose”. Romain Caubin, membre du Rassemblement des Organisateurs de Courses Cyclistes (ROCC), tient d’ailleurs à souligner le travail de son président, Thierry Gouvenou, “très alerte sur la situation d’épreuves comme la nôtre et peut-être le plus grand défenseur de notre calendrier français”.

A-t-il craint, après l’annulation de 2024, d’avoir du mal à repartir en 2025 et de convaincre les partenaires ? “Les gens ont compris cette situation exceptionnelle en année olympique, les partenaires aussi. En revanche, c’est beaucoup plus compliqué au niveau des départements… Je ne suis pas sûr que l’on surfe sur la vague des J.O bien longtemps. Quand on voit l’état des finances publiques, ça semble compliqué”. Mais la famille Caubin et leurs proches conseillers ont bien travaillé et n’ont “aucune crainte” quant au fait de pouvoir organiser en juin prochain. Une première victoire en attendant de voir les résultats de cette année de nouveautés. 

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