Coupe de France FDJ : Chambéry veut capitaliser sur la venue du Tour
À l’occasion de la cérémonie des Coupes de France FDJ hommes et femmes, qui se tient ce jeudi à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), DirectVelo a fait le point sur ce challenge de régularité avec plusieurs intervenants. Parmi eux, Patrice Pion, organisateur du Grand Prix de Chambéry, première manche de la compétition Élite féminine, dont la 21e édition a été remportée par la Belge Lore De Schepper au printemps dernier. L’occasion de faire le point sur une épreuve réputée du calendrier de la Coupe de France FDJ, avec un directeur de course ambitieux mais raisonnable. Récit.
« Tout a commencé avec Virginie Moinard. Elle avait intégré l’équipe féminine de Chambéry et avait proposé au club de lancer une compétition féminine, ce que l’on a vite fait par la suite. Je me souviens qu’il y avait aussi la Chambérienne Sophie Creux, notamment. On est longtemps resté au même niveau de compétition avant de passer en Classe 2, puis en Classe 1 il y a cinq ans. Ce n’est pas simple car on a un petit budget. On tourne avec moins de 30.000 euros, on est le plus petit budget de la Coupe de France FDJ. Mais faire partie du calendrier est très important, d’autant que nous sommes la première manche. On a toujours entre 150 et 170 filles au départ, avec de belles équipes comme la FDJ-Suez. En 2025, l’équipe UAE va venir, et en profiter pour repérer les dernières étapes du Tour de France, après avoir emmené la réserve cette saison.
On a longtemps organisé au mois de mars, mais ça faisait tôt dans la saison. Avril, c’est bien, c’est un bon moment pour organiser et lancer la Coupe de France FDJ. Les filles aiment venir ici, elles apprécient la difficulté du parcours, qui n’est pas comme les autres. Il est plus difficile d’organiser aujourd’hui qu’il y a dix ou quinze ans. Ce qui est vraiment le plus dur, c’est le mobilier urbain. Parallèlement, l’UCI met en place beaucoup plus de réserve sur la sécurité, ils sont de plus en plus strict. Au niveau des partenaires, pour le vélo féminin, ce n’est pas encore ça. On est très peu soutenus par rapport à d’autres courses masculines, on le sent. Sur une journée de course, on prend moins de la moitié de ce qu’ils donnent aux garçons, malgré le label et la notoriété de la course. On a moins de subventions que la Classique des Alpes, par exemple, au niveau du département. Pour autant, je continue de croire que ça peut évoluer. On est quand même bien soutenus par la ville de Chambéry. Heureusement, c’est ce qui nous sauve, sans oublier nos quelques partenaires privés.
On s’est redynamisés avec du sang neuf pour 2025, avec notamment un bénévole motivé pour dégoter des partenaires. Sur plusieurs aspects, on n’a jamais été aussi en avance. C’est une bonne nouvelle, comme le futur passage du Tour de France Femmes à Chambéry l’an prochain. C’est grandiose pour nous. Depuis le début, avec le maire de Chambéry, nous sommes sur ce projet-là (Thierry Repentin, NDLR). Avoir une arrivée d’étape, un départ le lendemain et même une cyclo en parallèle, c’est top pour développer le cyclisme féminin en Savoie. Je ne le vois pas du tout comme une concurrence, au contraire. Le Tour est un grand facteur économique.
À l’avenir, j’aimerais que la course évolue encore. On compte rester en Classe 1 car on n’aura jamais la possibilité d’aller en ProSeries en termes de budget, mais on veut l’améliorer. L’idée, ce serait d’avoir la télé. Mais on sait qu’il faudrait doubler le budget pour ça car c’est 25.000 ou 30.000 euros la journée. Il va falloir continuer de travailler. »