Paris-Nice, c’est l’Amérique

Crédit photo A.S.O / Billy Ceusters
L’hymne américain a une nouvelle fois résonné sur la Promenade des Anglais. Comme l’an passé, le Californien Matteo Jorgenson (Visma-Lease a Bike) a remporté sa course favorite, Paris-Nice, après avoir parfaitement contrôlé ses adversaires lors de cette ultime journée de course, aussi bien qu’il l’avait déjà fait jusque-là tout au long de la semaine. Le triomphe est total pour le cyclisme américain ce dimanche puisque c’est un autre enfant du pays, Magnus Sheffield, qui a enlevé l’étape en solitaire (voir classement), se voyant ainsi récompensé d’un début de saison très solide.
“C’est beaucoup d’émotions pour moi car je tournais autour depuis des années”. Très bavard en conférence de presse, le coureur d’INEOS Grenadiers a tenu à jeter un œil dans le rétro pour raconter toutes les émotions traversées ces trois dernières années. “Je suis passé pro très jeune, à 19 ans, et tout avait très bien marché rapidement. J’avais gagné une étape du Tour d’Andalousie d’emblée, puis j’ai encore gagné deux autres fois la même saison”. C’était sur la Flèche brabançonne et sur le chrono du Tour du Danemark, en 2022. Mais depuis, il n’avait plus eu l’occasion d’ajouter la moindre ligne à son palmarès, en deux ans et demi. “Je ne sais pas combien de fois j’ai fait 2e, ou 3e. Quand je pense au nombre de fois où c’était tout près, pour une place, pour quelques secondes… Forcément, quand tu passes par des moments comme ceux-là, tu doutes, tu te demandes ce qui ne fonctionne pas”.
MAGNUS SHEFFIELD, LA FIN DES DOUTES
Alors, forcément, ce succès est un énorme soulagement pour un athlète qui réalisait jusque-là un début de saison très régulier (voir sa fiche DV). “Au briefing, on avait prévu d’être très offensifs, comme on l’a été tout au long de la semaine”. Pourtant, même une fois seul à l’avant, l’Américain n’a cessé de douter de ses capacités à tenir jusqu’au bout. “J’ai eu des problèmes avec mon vélo, je n’arrivais pas à passer les vitesses comme je le voulais. En plus, j’ai fini avec un vent trois-quarts face, c’était la galère… J’ai eu peur que ça revienne mais je crois que, par chance, ils ont fini par se regarder dans le contre”.
Dans ce contre, justement, figurait un Matteo Jorgenson parfaitement en contrôle, malgré plusieurs tentatives de son dauphin Florian Lipowitz à l’entame de la dernière heure de course. “Je suis content de la façon dont j’ai géré la course. Je me sens bien plus calme que l’an dernier, moins nerveux. L’an passé, tout ça était nouveau pour moi, même le fait de monter sur le podium, de répondre aux interviews à l’arrivée ou en conférence de presse. Cette année, je gère mieux, et j’ai envie de profiter de tous ces moments”.
MATTEO JORGENSON DEVAIT FAIRE TIRRENO-ADRIATICO… MAIS N’EN AVAIT PAS ENVIE
Paris-Nice est la course favorite de Matteo Jorgenson. D’ailleurs, pour l’anecdote, sa formation comptait l’aligner sur Tirreno-Adriatico, pour laisser le leadership à Jonas Vingegaard lors de « la Course au Soleil » - le Danois avait fait son choix très tôt avant le début de la préparation hivernale - et ainsi viser la victoire finale sur les deux épreuves simultanément. Mais après ses trois semaines de coupure en novembre dernier, le tenant du titre a fait part de ses envies de doublé sur la côte d’azur à son patron Grischa Niermann. “Je l’ai appelé pour lui dire que Tirreno ne me motivait pas du tout autant que Paris-Nice. J’avais besoin d’être concentré sur un objectif qui me faisait envie pour bosser dur tout l’hiver et ce qui me donnait la motivation, c’était de revenir ici”. Sur des routes qu’il connaît absolument par cœur en cette fin de semaine, lui qui habite à Nice.
Magnus Sheffield, également, était particulièrement heureux de disputer cette épreuve qu’il disputait, de son côté, pour la première fois. “J’avais fait les Strade Bianche et Tirreno-Adriatico l’an passé mais je suis très heureux d’avoir découvert Paris-Nice. Je reviendrai”, lâche celui qui a notamment adoré la grande bataille de vendredi avec le coup de bordure collectif des Visma et le tir groupé des INEOS. L’athlète de 22 ans, au-delà de son joli numéro personnel, a tenu à rendre hommage à son compatriote Matteo Jorgenson en conférence de presse. “C’est une légende maintenant. Faire le doublé ici, sur l’une des six plus grosses compétitions de la saison, l’une des plus dures de l’année, c’est impressionnant. Il le mérite”.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs

