Circuit Méditerranéen : Le résumé

C’est grâce à un écart de trois centimètres que le nordiste s’impose face à Lamoisson sur ce Girona-Perpignan, au moment où les premiers flocons de neige, s’installent sur la ville. Show froid sensationnel au terme de ce premier week-end de course.
Le temps est au repos sur Gérone, lorsque s’élancent les 134 rescapés. Bien vite Daeninck (CC Nogent-sur-Oise) et Perez (AVC Aix-en-Provence) mettent furtivement le nez à la fenêtre. A l’approche de Figueres, Mazies (Team Martigues SC) et Fondard (SCO Dijon) les imitent. En toile de fond, l’horizon s’assombrit côté Canigou, ce qui ne décourage point ce duo d’attaquants qui amplifie son avance laquelle passe de trente secondes (à hauteur du casino de Peralada), à un maximum de 2’10’’ à Llançà.  Les premiers capis qui longent la côte méditerranéenne vont venir à bout des fuyards, obligés de rendre les armes à Colera (km 62). C’est sur la Côte Vermeille, qui en ce début février, n’a de vermeille que le nom, que débute un épisode plus convaincant. Coquard (Vendée U), Morel (US Montauban 82), Turgis (CC Nogent-sur-Oise) et Rostollan (AVC Aix-en-Provence) partent à l’abordage des soubresauts de la côte rocheuse. 45’’ à Banyuls, 1’15’’ à Port-Vendres, 2’15’’ à Argelès, la cause semble entendue au moment où quelques fines gouttelettes s’impriment sur les pare-brise des véhicules suiveurs. 55’’ à Canet sud, 20’’ au panneau annonçant les cinq derniers kilomètres, la course balance et change de cap, sous les soubresauts des équipes qui souhaitent s’expliquer au sprint. Nantes, Dijon, Aix, Roanne, Haguenau, Vaulx-en-Velin, Toucy, Nogent, les formations jouent des coudes et de la trajectoire pour aborder l’issue finale. Il y a même Plouhinec (Team Peltrax-Dammarie-lès-Lys) et Noël (AC Bisontine) qui bien qu’esseulés, trouvent leur trajectoire. C’est le moment où les premiers flocons de neige se manifestent, à l’amorce de la flamme rouge. Lamoisson déjà vainqueur sur les courses juniors en 2006, tente d’établir un doublé, que lui contestent Briard (Team U Nantes Atlantique) et Laffillé. Ce dernier l’emporte, en lançant sa machine sur la ligne, au terme d’un rush époustouflant.

Portrait du vainqueur :
Au terme d’un sprint massif, Ludwig Laffillé 20 ans, signe à Perpignan, sa première victoire chez les séniors. Un sprint tactique amorcé par l’équipe du CC Nogent-sur-Oise dans les faubourgs de la ville, par Delalot qui assure jusqu’au kilomètre, relayé par Laffillé qui assure son final. "Je me suis bien débrouillé seul, pour affronter ce sprint massif, et quand Lamoisson a lancé l’envolée finale, aux deux cents mètres, je l’ai remonté peu à peu, jusqu’à la ligne commente Ludwig Laffillé sur le podium. En vérité, comme c’était tellement serré, je ne savais pas qui avait gagné !  J’essaie de bien faire" rajoute-t-il. Si une dizaine de succès couronnent sa jeune carrière, ce jeune espoir entend pleinement se consacrer à la Coupe de France des clubs, que Nogent a remporté en 2011. Mais également figurent les épreuves de mars qui l’attendent dans sa région du Nord, que ce soit Lillers ou les Boucles de l’Artois. L’équipe de France n’est pas d’actualité ! Elle le sera un jour très certainement, mais pour l’heure il convient de laisser du temps au temps. Sur les Courses au Soleil, Ludwig Laffillé ne peut échapper au clin d’œil, que l’on fait ici en Roussillon, par rapport à son père Jean-François, détenteur du record des victoires, au nombre de sept. Et d’ajouter : "Je sais que ma victoire à Perpignan, va lui faire plaisir, d’autant plus que lui aussi a triomphé, ici même, sur ce boulevard, au terme de la Ronde du Canigou 1987, qui reliait Barcelone à Perpignan".

A deux pas de là, Charlie Leconte, un de ces directeurs sportifs, en raconte un peu plus : "Ludwig va très vite et aux dires de son père, il va plus vite que lui. Ce garçon charmant, poursuit une progression tranquille et, chez nous au CC Nogent, nous ne lui mettons aucune pression. Au sein de notre groupe pour «remplacer» Arnaud Démare, nous avons quelques jeunes sprinteurs comme Maurelet, Defretin ou Laffillé. Nous ne sommes pas démunis, c’est pourquoi ces jeunes peuvent être libérés."

Claude Soubielle

Crédit Photo : Carlos Meléndez - www.sportimagen.com
 

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