Néo-pros : Benoît Drujon fait le bilan
Depuis le 1er janvier 2012, DirectVelo.com parle aussi des (néo-)pros. Parce que vous les avez connus depuis leur époque amateurs et voulez toujours avoir de leurs nouvelles ; parce que ces coureurs participent à des épreuves retransmises en direct sur www.directvelo.com. Vainqueur d’une étape du Tour de Normandie (2.2) et très régulier tout au long de la saison 2012, Benoît Drujon (Auber 93) fait le bilan pour www.directvelo.com.
« La fin de saison a été compliquée pour moi. Physiquement ça allait mais j’ai souffert d’allergies aux acariens. C’est un problème que j’ai eu étant plus jeune mais j’avais été désensibilisé depuis. Or, voilà que ça recommence. J’ai été gêné sur le Grand Prix de Fourmies puis sur toutes les dernières épreuves du calendrier, jusqu’à Paris-Tours. Mentalement, je n’étais pas au top car incapable d’expliquer cette gêne. Quand tu ne vas pas bien et que tu ne sais pas pourquoi, c’est vraiment déprimant. Heureusement, ce sera bientôt une histoire ancienne.
Pas blasé du tout
C’est quand même très frustrant car je restais sur de belles performances et j’avais encore l’envie de bien faire. Je voulais marcher le plus possible jusqu’à la fin de saison. En tant que néo-pro, je n’étais pas blasé du tout. C’est décevant de terminer l’année ainsi, mais il y en aura d’autres. Surtout que mes derniers résultats m’avaient donné confiance. J’ai toujours eu ma chance dans l’équipe cette année. Les gars ont toujours roulé pour moi quand j’en avais besoin, les dirigeants ne m’ont jamais empêché de jouer ma carte. Alors gagner, comme j’ai pu le faire en Normandie, c’était le meilleur moyen de les remercier.
Une autre façon de sprinter
Il a fallu s’habituer à une autre façon de sprinter. Chez les amateurs, c’était beaucoup plus décousu. Chez les pros, ça roule beaucoup plus vite avant le sprint, les équipes sont bien plus organisées et les sprinters bien mieux entourés. Dans les équipes World Tour notamment, des coureurs sont recrutés spécialement pour emmener les sprints. Il y a de vrais spécialistes. Si tu prends du vent pendant cinq ou dix mètres c’est terminé, tu as déjà dépensé trop de force pour aller jouer la gagne. Toute cette expérience accumulée cette saison ne peut être que bénéfique pour la saison prochaine.
Gagner plus de courses
J’ai vraiment à cœur de faire de belles performances en 2013. J’espère gagner plus de courses. Je suis un sprinteur très explosif mais je manque sans doute encore d’un peu de puissance. Cela devrait venir avec le temps. Ayant cette explosivité, je préfère les sprints tortueux, avec des virages délicats dans les derniers 500 mètres. Les sprints en longue ligne droite, lancés de très loin et où ça roule à 70 km/h, ce n’est pas ce que je préfère. Je sais que j’ai encore une réelle marge de progression. Et puis, l’air de rien, j’ai déjà 27 ans, j’ai donc forcément plus de caisse que ceux qui débutent au plus haut niveau.
Fier de courir avec mon frère
En 2013, les schémas de course seront sensiblement les mêmes que cette saison. Romain Bacon est une pièce maîtresse de l’effectif dans la mesure où il travaille beaucoup pour me replacer dans les derniers kilomètres d’une course. C’est un rouleur qui n’a pas peur de prendre du vent. Ensuite, Fabien Bacquet et mon frère Mathieu sont là pour m’épauler au mieux dans l’emballage final. Ce rôle convient très bien à Mathieu, puisqu’il accomplissait déjà la même tâche pour José Joaquin Rojas à la Caisse d’Epargne. C’est une grande fierté pour moi de courir sous les mêmes couleurs que mon frère et je suis très reconnaissant de tout le travail qu’il fait pour moi.
Très peu de Classe 2 en 2013
On peut aussi miser sur un gars comme Steven Tronet pour les sprints plus difficiles, en faux plat montant par exemple. J’espère qu’il aura à nouveau l’occasion de gagner l’an prochain. L’équipe en aura besoin. Maintenant, c’est sûr que l’on n’aura jamais un train comme les grosses écuries du World Tour. Il faudra se débrouiller avec nos moyens. En plus, on fera très peu de « Classe 2 » avec l’équipe et il faudra donc aller chercher les succès sur des courses toujours très relevées. On n’ira pas sur le Tour de Bretagne ou le Tour de Normandie en 2013 par exemple. Enfin, cela ne nous empêchera pas de jouer la gagne le plus souvent possible. De toute façon, les places d’honneur sont importantes pour la confiance mais en réalité, il n’y a que la victoire qui compte.
Etre en condition dès le début de saison
J’ai repris l’entraînement le 27 octobre, à l’occasion d’une randonnée, « la Cédric Pineau ». Je fais un peu de cyclo-cross, du pignon fixe, du home-trainer et du renforcement musculaire. Je varie pas mal en ce moment. Les choses sérieuses débuteront en décembre avec le premier stage de l’équipe à Calpe, en Espagne. J’ai voulu reprendre plus tôt que l’an passé afin d’être en bonne condition dès le début de saison. L’effectif a été réduit à onze coureurs et on risque d’être tous très sollicités en termes de calendrier. Il ne faudra pas être en retard au niveau de la préparation et il est donc primordial d’accumuler les kilomètres dès maintenant. »
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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com