Vivien Brisse se sublime dans le collectif

Déjà détenteur de la Coupe du Monde de l'américaine avec Thomas Boudat (Vendée U), Vivien Brisse (CC Périgueux Dordogne) s'est emparé ce dimanche du titre mondial avec Morgan Kneisky (Roubaix-Lille Métropole). A peine arrivé chez lui, et en attendant le retour de sa valise "mais j'avais gardé le maillot avec moi bien au chaud" s'empresse-t-il de préciser, il se confie à www.directvelo.com.

DirectVélo : Après la Coupe du monde, le titre mondial, c'est un bel hiver..
Vivien Brisse : P... que c'est beau ! Enfin ! Nous avions déjà un groupe de 3-4 coureurs performants sur les épreuves de fond et l'avènement de Thomas (Boudat) a encore élevé le niveau de concurrence pour la sélection où les places sont devenues très chères. Je savais quelle était ma chance de courir cette épreuve et je me devais de faire un résultat, tant par rapport à Morgan, mon partenaire, que par rapport à Thomas qui pouvait légitimement revendiquer une place

Une mise en jambes difficile

Tu as bien rebondi après un omnium en demi-teinte...
L'omnium avait très mal débuté avec le tour lancé où je prends 14 points dans la carafe, sachant que la 3e manche du podium final s'est jouée à 22 points. Je réalise ensuite une belle course aux points, mais dans l'épreuve par élimination je ne suis à nouveau pas dans le rythme. A partir de là je n'avais plus aucune chance de podium et le 2ème jour j'avais certainement déjà la tête à l'américaine. Je comprends que certaines personnes aient pu être déçues que je ne me sois pas donné à fond jusqu'au bout, mais sans enjeu, et après m'être mis beaucoup de pression sur la première journée, il était préférable que je garde de l'influx pour l'américaine.

Une préparation solide

Tu étais malgré tout confiant pour cette ultime épreuve ?
Déjà, je me suis toujours mieux senti dans les disciplines collectives, que cela soit en poursuite par équipe ces dernières saisons ou plus récemment sur l'américaine. Morgan et moi avions bien préparé notre affaire, notamment en participant à des épreuves de l'Essor basque pour le foncier, mais aussi en ayant réalisé des séances d'intensité sur piste derrière moto et sur 200 tours comme pour la finale. Sans même parler des courses de 6 jours. Morgan avait suivi ma course aux points de l'omnium et il savait donc que j'étais au point.

Aviez-vous ciblé des adversaires en particulier ?
En l'absence des Australiens Leigh Howard et Cameron Meyer qui font habituellement figure d'épouvantails, les cartes étaient redistribuées et nous étions une petite dizaine d'équipes à pouvoir prétendre nous disputer le titre. De plus la chute du Belge Gijs Van Hoecke, Champion du Monde sortant, a peut-être aussi modifié la donne.

Un scénario rodé

Quelle était votre tactique ?
On avait décidé de marquer quelques points dans la première moitié de l'épreuve pour assurer, puis de temporiser un peu et d'essayer de prendre un tour sur la fin quand ça commencerait à être dur pour tout le monde. Il était très difficile de doubler sur cette piste car les virages ne rendaient pas et on était toujours en prise. C'est notamment pour cette raison que les Espagnols et les Allemands ont mis près de 40 tours pour en prendre un au peloton. Pour notre part nous étions très bien renseignés sur le bord de la piste et nous savions que si nous étions frais nous pourrions faire la différence sur la fin. Il nous fallait contrer une grosse attaque. Quand ça a commencé à bagarrer et que les Allemands et les Espagnols ont eu suffisamment d'avance, toutes les équipes ont essayé de rentrer. On a décidé avec Morgan de faire l'effort et on est rentrés à l'avant après un long sprint.

Ce titre modifie-t-il ton programme à venir ?
Je serai bien dimanche à la première manche de la Coupe de France de DN3 avec le CC Périgueux Dordogne, mais je m'accorderai quelques jours de repos en suivant pour décompresser. Je continuerai ensuite un moment sur la route puis je participerai cet été aux épreuves de sélection pour les Championnats du Monde. Le nouveau mode de sélection prévoit en effet l'attribution des places par nom et non plus simplement par nation. Il faudra donc gagner sa place.

Tout est parti du pôle de Talence

Des choses ont-elles changé depuis dimanche ?

Oui, le téléphone n'arrête pas de sonner ! (sourires). Nous avons déjà reçu des invitations pour participer à plusieurs 6 jours et savoir qu'on va les disputer avec le maillot de Champion du Monde est particulièrement valorisant. De même, j'ai hâte de pouvoir montrer mon maillot en France et notamment lors de l'épreuve de Coupe du Monde programmée l'hiver prochain sur le futur vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Quoi qu'il en soit, je n'oublie pas que je dois une bonne partie de mes résultats au Pôle France piste de Talence, dirigé par Eric Vermeulen, que j'ai fréquenté pendant huit ans. L'avènement récent de Thomas Boudat, issu de la même filière, est une preuve supplémentaire de la qualité de cette structure.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Vivien Brisse.

Crédit Photo : DR

 

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