Benoît Sinner du peloton au cinéma
Le film La Grande Boucle, qui raconte l'histoire d'un passionné de vélo - joué par Clovis Cornillac - qui décide de faire le Tour de France un jour avant les professionnels, est sorti mercredi au cinéma. De nombreux coureurs amateurs ont joué dans le long-métrage réalisé par Laurent Truel. C'est le cas de Benoît Sinner (Armée de Terre), coéquipier du maillot jaune. Il raconte son expérience à www.directvelo.com.
DirectVélo : Comment en es-tu arrivé à jouer dans le film ?
Benoît Sinner : L'année dernière, un ami m'a transféré un courriel. Des personnes cherchaient des figurants dans la région parisienne pour jouer dans le film La Grande Boucle. Je me suis proposé, et je suis allé effectuer une journée "test", sur un circuit automobile. Par la suite, ils m'ont demandé si je souhaitais jouer un rôle de figurant assez "important". J'ai passé un casting au mois de mai afin de voir si j'avais la silhouette.
« Une bonne expérience de participer au Tour de France »
A combien de jours de tournage as-tu participé ?
On a eu la chance de pouvoir suivre les six dernières étapes du Tour de France. On tournait en périphérie. On est allé dans le sud de la France, et on a également tourné des scènes en Ile-de-France fin septembre et début octobre. En tout, j'ai dû effectuer 25-30 jours de tournage. J'étais constamment proche des acteurs. Il fallait que je les aide à se faire respecter dans un peloton. Les premières séquences étaient difficiles car les acteurs n'avaient pas l'habitude de rouler en groupe. Il fallait que je les mette à l'aise. Je devais les protéger, afin que personne ne vienne à leur niveau.
Tu joues l'équipier du maillot jaune Tony Agnello. Quelle sensation as-tu éprouvée en protégeant le maillot jaune ?
C'est intéressant ! C'est beaucoup de mise en scène, on tournait des séquences de trois-quatre minutes sur une portion de route. Chacun a son rôle ! Et puis on se prend au jeu, on imagine le faire réellement ! C'était une bonne expérience de participer au Tour de France, car je n'ai pas pu le disputer quand j'étais professionnel.
Comment as-tu géré tes entraînements durant les tournages ?
J'ai beaucoup roulé avec Clovis Cornillac, en moyenne 3 heures par jour. Les entraînements n'étaient pas classiques mais c'était tout de même agréable. J'ai pu rouler, ce qui m'a permis de ne pas trop perdre. Puis j'ai enchaîné avec le Tour Alsace, qui s'est plutôt bien passé.
« Mon jeu d'acteur n'est pas vraiment terrible ! »
N'était-ce pas trop difficile de devoir faire semblant d'être à fond sur certaines scènes ?
A l'image, on n'a pas vraiment idée de la vitesse à laquelle les coureurs roulent. Mais dans les scènes où je devais faire semblant d'être au maximum, on roulait à 35 km/h. On était donc loin d'être en difficulté, mais ce sont des sensations qu'on connaît bien, qu'on ressent chaque semaine. Je sais a peu près la tête que j'ai lorsque je fais un effort ! J'ai essayé de la retranscrire. L'objectif n'est pas de se concentrer sur notre ressenti personnel mais plutôt sur ce que l'on souhaite montrer.
Après cette expérience, es-tu intéressé à l'avenir par le milieu du cinéma ?
C'est un milieu que j'ai découvert. J'ai beaucoup échangé avec l'équipe de tournage. On m'a demandé des conseils sur le côté sportif, et j'ai énormément appris sur le côté cinématographique. J'aimerais bien avoir à nouveau une expérience dans ce milieu, avec un rôle un peu plus important peut-être. Mais à vrai dire, je ne pense pas pouvoir en être capable, car mon jeu d'acteur n'est pas vraiment terrible ! Même si ça se travaille !
Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com