Néo-pros : Le premier Tour d'Alexis Vuillermoz
Auteur d’un début de saison plus qu’honorable, Alexis Vuillermoz (Sojasun), 25 ans, s’apprête à prendre part à son premier Tour de France, alors qu’il n’est professionnel que depuis six mois. Seul néo-pro issu d'un club amateur présent au départ de cette 100e édition, le Franc-Comtois venu du VTT ne semble pas intimidé pour autant. Il compte bien faire parler de lui dès les premiers jours de course, comme il l’a confié à www.directvelo.com.
« J’ai appris ma sélection pour le Tour de France le soir du Championnat de France. C’est vraiment énorme. Je suis impatient d’en découdre et de découvrir cette merveilleuse épreuve. C’est bien évidemment une course qui m’a toujours fait rêver, et pouvoir y participer dès ma première saison professionnelle est quelque chose de fabuleux. Je tiens à remercier la formation Sojasun qui me fait entièrement confiance et qui me donne cette opportunité unique.
« Prouver que je mérite la confiance des dirigeants »
Honnêtement, si l’on m’avait dit au mois de janvier que j’allais faire le Tour de France, je ne l’aurais pas cru. A ce moment-là, j’étais même certain de ne pas y participer. Je pense être récompensé de ma régularité sur ce début de saison, où j’ai toujours essayé de me montrer à l’avant (11e de la Klasika Primavera, 18e du Tour de Bretagne, 5e du Rhône Alpes-Isère Tour, 14e de la Route du Sud entre autres, NDLR). Je n’ai jamais connu de réelles baisses de régime ou de mauvais jours. En fait, je ne passe jamais à côté. C’est une agréable surprise. Je crois également que les dirigeants de l’équipe avaient à cœur de donner une chance aux jeunes. Il est important de découvrir le Tour de France relativement tôt, ça forme la jeunesse (rires). Le Tour de France, c’est une course différente de toutes les autres. Si les dirigeants me donnent ma chance, c’est que j’ai su franchir un cap. Finalement, ma transition entre le VTT et la route se sera déroulée de la meilleure des façons qui soit. L’équipe considère que je suis prêt et c’est un signe très fort. A moi désormais de prouver que je mérite la confiance des dirigeants.
« On ne retient que les victoires »
En prenant un peu de recul sur ces six premiers mois de professionnalisme, je réalise que si j’ai fait pas mal de belles places dans le Top 10 ou le Top 20, il me manque quand même LA grosse performance. Je pense à un Top 5 en World Tour ou une victoire sur une plus petite épreuve. C’est vrai que je ne suis pas passé loin sur le Rhône Alpes-Isère Tour (porteur du maillot de leader et 5e du classement général, NDLR), mais je ne peux pas me contenter de ça. Je dois concrétiser car chez les pros, on ne retient que les victoires. Maintenant, c’est sûr qu’il ne faut pas être trop gourmand. C’est ma première année au plus haut niveau, et j’ai déjà accumulé beaucoup d’expérience. Et le Tour de France risque d’ailleurs de m’apporter encore énormément ces prochaines semaines.
« Prendre des échappées dès les premiers jours »
Sur cette Grande Boucle, j’espère avoir l’occasion de me montrer offensif, de prendre des échappées dès les premiers jours de course. Je ne vais pas prendre le départ pour faire de la figuration. Si je peux finir le Tour, ce sera parfait. Mais pour le moment je ne veux pas m’occuper de ça. Je préfère de toute façon quitter éventuellement le Tour après deux semaines à l’offensive, plutôt que de finir la course à tout prix en faisant gruppetto tous les jours. Cela n’aurait aucun sens et je ne serai pas fier de moi. Je vais donc essayer de saisir la moindre opportunité. D’un autre côté, j’ai bien conscience qu’il ne sera pas facile de prendre la bonne comme on dit. Il faut dire que le Tour de France, c’est au-dessus de tout le reste. A vrai dire, je vois le Tour de France un peu comme un enchaînement de 21 classiques.
« Aux côtés des plus grands »
J’ai analysé le parcours ces derniers jours. Et je dois avouer que je le trouve relativement montagneux. Il y aura des étapes de plaines pas évidentes du tout, où il faudra rester vigilant. Tout cela sans oublier les trois chronos qui vont aussi m’apporter de l’expérience. Au vu du profil, je sais que certaines étapes vont me convenir. A moi d’en profiter pour m’illustrer. A l’inverse, s’il doit y avoir des moments délicats à gérer, je sais que je pourrai compter sur mes coéquipiers. Avoir des coureurs expérimentés autour de soi est toujours un plus. Samedi en Corse, je m’apprête donc à réaliser un rêve, et ce aux côtés des plus grands coureurs mondiaux. Je sais que c’est un sacré challenge, mais après tout d’autres ont réussi avant moi, alors il n’y a pas de raisons que ça se passe mal. Je ne veux pas me prendre la tête, et me contenter de tout donner. »
Crédit Photo : Marine Grolier - www.marine-grolier.fr