Quinzième du Championnat de France Amateurs samedi dernier à Lannilis, Jimmy Turgis s’attendait à mieux. D’autant qu’il se sentait en condition à l’approche du grand-rendez-vous de juin. "Les sensations étaient bonnes et je ne peux qu’être déçu car ce n’était pas un jour sans, confie-t-il à www.directvelo.com. Que ce soit le CC Nogent-sur-Oise ou moi-même, on a pris la course à l’envers, on a couru à contre-temps tout au long de l’après-midi. C’était un Championnat où il fallait être bien placé dès le début, on le savait !"
Sur un parcours pour "un coureur complet", il regrette d’avoir loupé l’occasion de briller et d’amener à la formation picarde au moins une médaille. "Nous étions déjà mal placés sur la ligne de départ et le temps de remonter... le coup de 25 était parti sans nous !", lâche-t-il.

Dans sa dernière année Espoir, l’aîné des frères Turgis sait qu’il devra être plus performant pour passer professionnel à la fin de la saison. Mais il n’est pas inquiet. "J’ai toujours le même souci de manque de victoire même si je suis présent dans les classements ou si je fais la course, il y a toujours ce regret de ne pas mettre la balle au fond", avoue-t-il. Surtout que le programme de course est plutôt imposant avec la récurrence des épreuves classe 2.  Notamment 2e de la dernière étape de la Ronde de l’Oise, le coureur de 21 ans a montré le maillot à domicile mais reconnaît avoir dû s’incliner devant Fabio Silvestre, "plus fort".

Désormais, après une semaine de récupération où il a pu s’exercer pour la première fois à la piste à Roubaix dans le cadre d’un rassemblement de la DN1, Jimmy Turgis entame sa seconde partie de saison sans savoir vraiment de quoi demain sera fait. Alors que l’an dernier, il avait appris qu’il serait stagiaire avec l’équipe  Cofidis mi-juin, il reste dans l’attente d’une réponse de la part des équipes professionnelles tournées déjà vers le Tour de France. "Cela devrait se décanter avant la première journée de repos, on verra bien", pense-t-il.

Une période indécise également pour l’ancien sociétaire de l’US Métro lorsqu’il évoque l’Equipe de France. Il va s’en dire qu’il aimerait la retrouver au plus vite et s’est d’ailleurs fait du prochain Championnat d’Europe à Olomouc (République tchèque) qui aura lieu du 18 au 21 juillet prochains, un objectif. "J’ai fait part de ma motivation à Pierre-Yves Chatelon et Bernard Bourreau les sélectionneurs... J’attends la décision mais j’ai bon espoir (sourires). On annonce un parcours usant qui pourrait me convenir", déclare-t-il. Ensuite, il pense également au Championnat de France Espoirs à Albi où il jouera le titre. "Mais tout dépendra du quota qu’on obtiendra au final, il faut que les jeunes fassent une belle course sur le Tour de Mareuil-Verteillac-Ribérac pour que nous ayons des places en plus !", précise-t-il.

D’ici là, il devra aussi se remettre d’une bien mauvaise nouvelle qui est venu frapper de plein fouet l’équipe du CC Nogent-sur-Oise, la disparition d’Hervé Boussard proche du club et entraîneur de Félix Pouilly mais également des frères Turgis depuis cette saison. "Je garde le moral pour la suite mais cette nouvelle m’attriste fortement, c’est une évidence. Nous avions de très bonnes relations avec Hervé, et on s’était bien rapprochés ces derniers mois, c’est un choc ! Pour lui, sa mémoire, il faut rester très motivé", fait-il remarquer. Jimmy Turgis reprend ce dimanche sur Paris-Chauny avec l’envie de faire un bon résultat pour honorer son entraîneur.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com