Tour de l'Avenir : Chamorro blessé mais toujours favori

Deuxième du Tour de l'Avenir 2012, Juan Ernesto Chamorro accuse 1'47" de retard au classement général après le prologue et une étape de plat. La faute à une chute collective dimanche, dans laquelle il a laissé un peu de vernis sur le côté droit (épaule, coude, hanche). Officiellement, pas de panique pour ce favori, qui conserve toute la confiance de son directeur sportif, Luis Saldarriaga, interrogé par www.directvelo.com.

DirectVélo : Votre leader, Juan Ernesto Chamorro, a perdu une minute sur chute dimanche. Allez-vous changer vos plans ?
Luis Saldarriaga : Non. Il s'en sort avec des égratignures, donc il va bien. Le temps qu'il a perdu, il peut le rattraper en montagne. Le parcours est taillé pour lui, il est notre meilleur coureur en montagne. D'ici les premiers cols mercredi, il a encore deux jours pour récupérer. Honnêtement, la chute de Chamorro ne change rien à notre stratégie ni à l'ambiance qui règne dans notre équipe.

« CHAMORRO EST DANS LE MEME ETAT DE FORME QUE L'AN PASSE A LA MEME EPOQUE »

Chamorro n'était-il pas déjà un peu en retrait avant sa chute ?
Si vous faites allusion à son prologue samedi soir dans le Tour de l'Avenir, c'est vrai qu'il s'est montré très prudent à cause de la pluie. De sa propre initiative, il a passé tous les virages tranquillement. Sinon, il pouvait aller plus vite. Pour le reste, Chamorro a suivi une bonne préparation. Au Tour de l'Ain, on ne l'a pas beaucoup vu dans les résultats (40e au lieu de 7e en 2012), mais l'an passé, il avait réussi à prendre une grande échappée. Son état de forme est le même que l'an passé à la même époque.

Pourriez-vous jouer d'autres cartes que celle de Chamorro dans la montagne ?
Si on voit très clairement qu'il ne s'est pas remis de sa chute, c'est évident. Mais jusqu'à preuve du contraire, il reste notre leader.

Beaucoup d'équipes vous considèrent comme les favoris de la course. Qu'en pensez-vous ?
Je suis conscients que nous serons très surveillés. Toutefois, d'autres équipes vont jouer un rôle important, comme les Belges, les Italiens, les Français. Pour nous, le Tour de l'Avenir est un objectif de premier ordre. Nous la préparons d'année en année, nous nous investissons énormément. Ces deux dernières semaines, par exemple, nous nous sommes installés à Saint-François-Longchamp (le terme de la 4e étape mercredi, NDLR).

Que vous inspire le parcours ?
Il est très bien pour nous. Il faudra être vigilant sur les premières étapes de plat, parce que les Australiens et les Néerlandais chercheront certainement à faire quelque chose. Ensuite, ce sera une affaire de grimpeurs et cette configuration est bonne pour nous. Si les classements sont serrés au matin du dernier jour, comme c'était le cas l'an passé, nous aurons une belle bagarre. Il faudra jouer avec les montées mais aussi avec les descentes. Celle du Salève est assez dangereuse.

« LA COLOMBIE TRAVAILLE BEAUCOUP POUR FAIRE EMERGER DE NOUVEAUX TALENTS »

Pourquoi cette épreuve vous tient-elle à cœur ?
Les Colombiens ont laissé leur marque au palmarès (victoires en 1980, 1985, 2010, 2011) et notre public attend toujours que nous fassions une bonne performance. Le Tour de l'Avenir est également très important parce qu'il nous permet de mettre nos jeunes en avant. La Colombie travaille beaucoup pour faire émerger de nouveaux talents. Si nous voulons remporter de grandes courses au niveau mondial, il faut d'abord se tester sur le Tour de l'Avenir. Aujourd'hui, nos jeunes coureurs veulent bien faire parce qu'ils sont très motivés par les résultats de Nairo Quintana, Rigoberto Uran, Carlos Betancur, Sergio Henao...
 
Après vos succès en 2010 et 2011, votre deuxième place en 2012 (avec Chamorro, derrière Warren Barguil) a-t-elle constitué un traumatisme ?
Non. Nous étions à la fin d'un processus de formation. Les années d'avant, nous avions des coureurs comme Nairo Quintana, Sergio Henao, Darwin Atapuma... Ils sont tous passés pros et nous devons rebâtir une équipe. Ce travail a commencé en 2012. Notre groupe n'était pas encore prêt à gagner. Cette année, par contre, c'est différent.
 
Le prochain Quintana, il est dans votre équipe ?
(Définitif.) Oui, il est là. Ça peut être Chamorro, ou Heiner Parra, ou un autre encore. Nous en saurons plus à l'issue du Tour de l'Avenir.

(Traduction assurée avec le précieux concours de Gilberto Chocce.)

Crédit Photo : Gilberto Chocce

 

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