Pols et Frison, jamais stressés
Ce mardi, deux coureurs représenteront la Belgique sur le Championnat du Monde contre-la-montre Espoirs. Equipiers chez Lotto-Belisol U23, Ruben Pols et Frederik Frison troqueront pour l'occasion leur maillot de club pour celui de l'équipe nationale. DirectVelo les a rencontré à moins de 24 heures de leur contre-la-montre, après leur dernière sortie d'entrainement.
DirectVelo : Que pensez-vous du parcours ?
Ruben Pols : C'est un beau parcours, pas technique, avec beaucoup de lignes droites. C'est vraiment pour les purs rouleurs. A la fin, il y a une côte. Ca va peser dans les jambes. Ce sera important de bien doser son effort pour être assez frais au pied de la dernière bosse. Ou bien tu gagneras beaucoup de temps, ou bien tu peux tout perdre. On peut considérer qu'au sommet de la bosse, c'est l'arrivée. Car après, c'est une descente technique où tu peux récupérer avant d'attaquer le dernier kilomètres.
Frederik Frison : Le parcours nous convient tous les deux. Ce sont pour des spécialistes du chrono, et nous avons prouvé que nous le sommes.
Frederik, tu as connu une saison difficile jusqu'à présent...
F.F : A partir de début mai, j'ai été freiné pendant près de trois mois par une forme de mononucléose. Je suis content d'avoir pu revenir et d'être sélectionné pour les Mondiaux. J'avais surtout préparé les deux tests nationaux de contre-la-montre que j'ai gagné. La semaine dernière, j'étais un peu malade, mais j'ai directement pris des antibiotiques et ce jusque ce soir. Ca va le faire pour demain, je suis à 100%.
REVENU PLUS FORT
Jean-Pierre Dubois, le sélectionneur national, disait que tu es revenu plus fort qu'avant ta maladie !
F.F : Oui, peut-être bien. Tu reviens toujours plus fort quand tu as ce genre de chose. Tu peux aussi faire plus pour préparer le chrono, ce que j'ai fait donc... Nous avons composé un programme d'entrainement spécial en vue de ce chrono. J'ai beaucoup roulé sur le vélo de contre-la-montre, avec des blocs d'intensité, ...
La semaine dernière, tu termines huitième au Chrono Champenois à à peine une seconde et demi de la cinquième place, de bonne augure pour ces Mondiaux ?
F.F : Ca s'est joué à très peu et ça pourrait encore être la même chose ici. Ca s'est bien passé pour moi. Le dernier test est réussi. Si je parviens à finir onzième l'an passé, l'objectif est forcément le top dix. Mais c'est toujours difficile à estimer : tu peux être bien, mais tu peux tout autant te rater.
UNE PREMIERE FOIS
Ruben, tu as quant à toi privilégié une autre préparation ?
R.P : Oui, j'ai choisi de faire le Tour de Moselle. Je pensais que c'était le meilleur choix pour moi. Frederik a lui disputé le Tour of South-Bohemia et le Chrono Champenois. A Moselle, il y avait aussi un chrono. C'était seulement 16 kilomètres, mais avec une belle bosse donc j'ai pu faire un chrono avec des côtes.
Qu'attends-tu de ces mondiaux ?
R.P : C'est difficile à dire. Ce sont mes premiers mondiaux, je ne suis que deuxième année Espoirs, j'ai encore le temps. Je n'ai presque jamais roulé face à la concurrence présente ici. Je vais simplement faire de notre mieux. On verrai bien où j'arrive.
« ON RIGOLE BEAUCOUP »
Y a-il une pression particulière liée aux Mondiaux ?
F.F : C'est vrai que c'est ma dernière chance chez les Espoirs, mais ça n'apporte pas de pression supplémentaire car j'ai déjà roulé les Championnats du Monde l'an dernier. Je sais à quoi m'attendre. Si ça se passe mal, ça ira mal, et si ça se passe bien, ça sera bon. L'ambiance est toujours difficile à appréhender. Ca crée un peu de stress car tout le monde est un peu différent de l'habitude. Mais il faut simplement rester calme.
R.P : En chambre avec Frédérik, tu ne peux jamais être stressé, même sur un Championnat du Monde ! (rires)
F.F : Il faut reconnaitre qu'on rigole beaucoup ensemble !
CONSERVER LES HABITUDES
Ruben part en premier, Frederik en second, pourquoi ce choix ?
R.P : Ca ne change pas beaucoup pour nous. Frederik préfère partir dans les derniers et pour moi, ça ne change rien. Quand tu pars dans les premiers, tu as plus de chance d'être dans les "hot seats". Tandis que quand tu pars dans les derniers, tu as l'avantage de connaitre les temps des autres et de plus ou moins savoir ta place dès l'arrivée.
Comment vivez-vous les dernières heures avant le départ ?
F.F : Ce matin, nous avons fait une petite heure derrière scooter, soit une cinquantaine de kilomètres. Ensuite, massage puis un petit repas. Après, on fera comme nous hommes habitués. C'est la meilleure solution. Il faut toujours faire la même chose. On va se reposer, et puis peu à peu se préparer à demain. Au niveau des repas, ce soir, ce sera poulet, brocoli et pâtes ou riz. Demain matin, un petit-déjeuner normal : pain, muesli, un peu de tout. Puis avant le chrono, on mangera des pâtes ou du riz trois heures et demi à quatre heures avant le départ.
Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com