Mondial : Les secrets du parcours, vus par les coureurs

Après les chronos, place aux épreuves en ligne. Les Mondiaux de Ponferrada prendront une tournure tactique dès ce vendredi, avec les épreuves réservées aux Juniors filles (le matin) et aux Espoirs (l'après-midi). Mais que doit-on attendre du tracé qui traverse la province de Leon, en Espagne ? "Beau cadre, beau circuit", résume Pierre Idjouadiene, médaillé de bronze des derniers Championnats d’Europe Juniors. DirectVelo.com a interrogé plusieurs coureurs de l'Equipe de France, qui livrent leurs impressions à l'issue des reconnaissances.
 
LE PLACEMENT
 
Il ne fera pas bon traîner à l'arrière du peloton. Le parcours est en effet "un peu tortueux avec plusieurs ronds-points", selon David Gaudu. "Ce n’est pas trop technique malgré tout, mis-à-part lors d’un enchaînement de virages avant d’arriver sur le dernier boulevard".
 
Pour rappel, le parcours comporte deux bosses et deux descentes. Révision du circuit avec Gaudu : "Le début se déroule en ville, sur de grandes avenues. Je pense que ça va beaucoup frotter dans le premier tour. Ce sera une course de placement car après les bosses, ça bascule puis ça remonte un peu et ça re-bascule encore... La première descente est sinueuse. Du coup, le peloton risque de s’étirer après la bosse. Il vaudra mieux être placé. Ensuite il y a la deuxième bosse, plus difficile que la première. Puis on plonge vers l’arrivée."
 
LES BOSSES
 
Deux ascensions sont au menu (au km 5 et km 12). "Elles se passent bien, en puissance", juge Rayane Bouhanni. Même avis pour le grand-frère Nacer : "La première côte peut se grimper avec le 53 dents".
 
Ainsi, la première difficulté "est très roulante et exposée au vent, ajoute le sprinter de la FDJ.fr. Donc, il sera difficile d'y faire la différence." Idjouadiene y trouve cependant un terrain d'expression potentiel : "Au début, il y a un passage à 8-9%. Puis après le rond-point, quand on tourne à gauche pour reprendre la longue ligne droite, il y a vraiment du pourcentage là encore. C’est une bosse qui se monte par paliers."
 
Gaudu relativise l'âpreté de la deuxième ascension. "Dans son ensemble, elle n’est pas extrêmement dure". Certes, mais ce n'est pas pour autant un pont de chemin de fer, nuance Rayane Bouhanni : "Il y a plus de pourcentage dans la deuxième bosse que dans la première. Elle est moins longue, certes, mais je pense que ça peut sortir là-dedans. J’aimerais pouvoir faire la différence dans cette deuxième ascension". Pour Pierre Idjouadiene, cette bosse s'adresse "surtout aux puncheurs".
 
LA DESCENTE
 
Alejandro Valverde estime que c'est la dernière descente, située à 2 km de l'arrivée, qui peut décider du sort de la course. Et les Français ? Idjouadiene mise sur un enchaînement gagnant entre la dernière ascension et la descente qui suit : "Si des gars comme Rayane (Bouhanni) ou Léo (Danes) sont costauds dans le final, ils pourraient essayer quelque chose. Car la dernière descente n’est pas trop sinueuse. Dans ces tous derniers kilomètres, je pense qu’un homme seul pourrait résister à un contre de quatre-cinq coureurs".
 
LE FINAL
 
Il faudra attendre le dernier tour et donc les deux dernières ascensions pour faire la différence, estiment plusieurs des Bleus interrogés. Rayane Bouhanni insiste sur le fait qu'il s'agira d'une "course d'usure" (127,4 kilomètres prévus pour les Juniors). "Je pense qu’il y aura d’abord un écrémage par l’arrière, puis que la gagne se jouera dans les 10 derniers kilomètres, mais pas avant", explique Gaudu.
 
Tony Gallopin n’imagine pas non plus un coup de Trafalgar, mais bel et bien une bagarre entre les plus costauds dans le final. "La différence se fera sûrement dans les tous derniers kilomètres".
 
LE SPRINT ?
 
Les hommes rapides ont-ils une chance de conquérir le maillot arc-en-ciel ? Peut-on imaginer voir Damien Touzé (Juniors), Thomas Boudat (Espoirs) ou Nacer Bouhanni (Elites) lutter pour le titre dans la dernière ligne droite ? "J’espère que je pourrai passer avec les meilleurs, tranche Bouhanni. A mon avis, pour gagner, il faudra basculer dans les 20 premiers au sommet de la dernière difficulté. Idéalement, avec un équipier à côté".
 
Pierre Idjouadiene : "Je pense que des coureurs comme Damien (Touzé) ou moi-même pourrons nous accrocher. Si on arrive à tenir les roues jusqu’au dernier tour, alors il y a un beau coup à jouer au sprint." Reste à savoir la taille du peloton. "Il y a plusieurs scénarios possibles : un petit groupe peut aller au bout comme au Championnat d’Europe, mais ça pourrait aussi se terminer avec un groupe de 40 coureurs".

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com
 

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