L'Armée de Terre se libère

Au quatrième week-end, l'Armée gagna. C'est Jordan Levasseur qui a débloqué le compteur 2015 de la nouvelle Continentale française, en s'imposant chez les amateurs, dimanche, sur la dernière épreuve de l'Essor Basque, à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques). "Je suis très content d'apporter la victoire à l'équipe, parce que beaucoup de gens ne comprenaient pas qu'on n'ait pas gagné jusqu'à présent", observait le Normand, qui a émergé d'un sprint à 13 (voir le classement).
 
Sur les quatre premières épreuves de l'Essor Basque, l'Armée de Terre avait terminé deux fois 3e et une fois 4e, dominée par le GSC Blagnac VS 31. Un net contraste avec avec l'an passé, quand elle caracolait en tête des classements.
 
"Nous étions attendus au tournant, une deuxième place aurait été un échec", confie Vincent Bengochéa, le directeur sportif, à DirectVelo.com.
 
Ces derniers jours, quelques titres de presse ont donné le ton : "L'Armée à terre !" D'autres commentateurs faisaient remarquer que l'équipe, sans victoire sur le front amateur, n'avait pas non plus accroché de podium sur le Grand Prix d'Ouverture ou l'Etoile de Bessèges. Sur les routes délavées de l'Essor Basque, la concurrence commençait ainsi à sourire de la situation, tout en maintenant les coureurs-soldats dans un statut de super-favoris. 
 
"On sentait le poids de la course peser sur nos épaules, raconte Jordan Levasseur. En même temps, on était prêt à l'assumer." Précision du directeur sportif : "Si on avait exclusivement couru pour gagner, on aurait couru en rat ! Mais nous voulions faire travailler le collectif."
 
« UNE PRESSION EN MOINS ! »
 
C'est l'un des dilemmes de l'Armée de Terre cette saison sur le calendrier amateur : comment à la fois obtenir des résultats et se préparer en vue des prochaines épreuves pros ? Dimanche, l'équipe a rallongé les 125 km de course : 50 km avant le départ et une trentaine à l'arrivée. Levasseur pour sa part reconnaissait qu'il devait travailler pour ses futurs rendez-vous à l'agenda professionnel, dont le Tour de Normandie, en mars, dans sa région. Finalement, le pistard a fait mieux que simplement s'entraîner puisqu'il devance d'une longueur ses compagnons d'échappée, Loïc Herbreteau (CC Marmande 47) et Romain Campistrous (GSC Blagnac VS 31). 
 
"Cette victoire va faire du bien à tout le collectif, y-compris aux coureurs qui étaient engagés sur le Tour du Haut Var. Nous aurons désormais une pression en moins", analyse le directeur sportif, qui avait aussi une raison personnelle de porter son équipe au sommet du podium.
 
Vincent Bengochéa, l'une des chevilles ouvrières de l'équipe de l'Armée de Terre depuis quatre ans, est originaire de Mauléon-Licharre. Fils du président du club de vélo local (le Sport Athlétique Mauléonais), soldat de métier et passionné de cyclisme, il avait à cœur de faire briller ses coureurs sur les chemins de son pays.
 
Depuis deux ans, l'épreuve de l'Essor Basque tracée autour de Mauléon réussissait à l'Armée de Terre, qui s'y était imposée avec Alexandre Delétang (2013) puis avec Dany Maffeïs (2014) qui avait signé le doublé devant Jordan Levasseur. 
 
Ce dimanche, les militaires ont été encouragés par une vedette du cru, Marcel Queheille, 84 ans, qui avait pris place à bord de la voiture suiveuse. Coiffé de son béret rouge, le vainqueur d'une étape Bordeaux-Bayonne sur le Tour de France 1959 a ainsi été le témoin d'un succès de l'Armée de Terre tant attendu.

Crédit photo : Pierre Carrey - www.directvelo.com
 

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