Mondial : Cinq questions à Bernard Bourreau
Bernard Bourreau, sélectionneur national de l'équipe de France espoirs, livre ses impressions à quelques heures des Championnats du monde espoirs de Mendrisio, pour lesquels ses coureurs partent favoris.
DirectVélo : Avec vos prestations récentes au Tour du Val d'Aoste, au Tour de l'Avenir et même au Tour de Moselle, vous allez avoir une sacrée pancarte samedi...
Bernard Bourreau : Oui, on s'attend à avoir toutes les équipes sur le porte-bagages. Ce ne sera pas tant préjudiciable pour mener en tête de peloton, parce que contrairement à une épreuve par étapes on trouve toujours des équipes qui ont envie de rouler un jour de championnat. Mais si un Français est échappé dans le final, peut-être que certains hésiteront à collaborer. Il ne sera pas évident non plus de sortir du peloton. Mais nous commençons à être habitués depuis quelques années, y-compris sur les manches de la Coupe des nations. Du coup, il faudra surtout bien courir ! Nous devons anticiper et être partout.
Quel piège redoutez-vous le plus ?
Celui de Stuttgart en 2007. J'ai rappelé l'incident aux coureurs lors d'un premier briefing jeudi soir. Cette année-là, une échappée était partie de loin. L'équipe s'était montrée très dillettante dans la première phase de jeu et avait toujours couru après le score. Les efforts tentés par Cyril Gauthier pour renverser la situation lui avaient coûté très cher dans le final. Bref, il ne faudra pas s'endormir sur ses lauriers !
Vous disposez quand même de meilleures chances que ces dernières années pour gagner ?
Oui. Le parcours est difficile et nous avons de bons grimpeurs. Mais il faudra beaucoup de chances. Il suffit qu'une chute implique Thibaut Pinot et Romain Sicard pour que l'essentiel de nos plans s'écroule.
Ces deux-là seront donc vos leaders ?
Ils sont des pièces importantes. Mais je ne veux pas désigner de leaders pour ne pas que la pression repose sur un seul homme voire quelques-uns. Je cherche à créer une ambiance sérieuse mais sereine. D'ailleurs, c'est à cause de son manque d'expérience sur un Mondial et du risque qu'il soit envahi par le stress que je n'avais pas sélectionné Alexandre Geniez dans un premier temps. Sa prestation au Tour de Moselle nous a convaincus de le retenir.
L'équipe a-t-elle été facile à composer ?
J'avais 12 coureurs au Tour de l'Avenir et 5 autres au Tour du Val d'Aoste. La plupart nous ont donné satisfaction. Dès lors il a fallu écarter de bons éléments. Mais je crois que nous avons un groupe solide, avec des hommes de Championnat comme Arthur Vichot et Arnaud Courteille, et des équipiers dévoués comme Nicolas Edet. Ils étaient tous réunis - sauf Sicard - pour le stage de montagne en juillet. Ils se connaissent bien. Notre état d'esprit sera un véritable atout pour ce Mondial.