www.directvelo.com a recueilli à l'arrivée de Mendrisio le sentiment de chaque coéquipier de Romain Sicard et de leur sélectionneur.

Bernard Bourreau (entraîneur national)
« C'est une fin de saison exceptionnelle, une équipe exceptionnelle, un champion exceptionnel. Je savais que nous avions de bonnes chances de briller cette année mais je reste toujours prudent. Les Colombiens ont commis l'erreur de se montrer trop tôt. Pas nous. Il ne fallait pas attaquer dès le départ. A quatre tours de l'arrivée, j'avais demandé aux gars de mettre la pression en tentant leur chance à tour de rôle. Notre approche de la course a été bonne, notre préparation aussi. L'an passé, j'avais aligné les coureurs sur le Tour de la Somme ou le GP Isbergues en fin de saison. Cette fois, j'ai constitué un groupe pour le Tour de l'Avenir, qui a pris du repos après l'épreuve, et un autre pour le Tour du Val d'Aoste qui a enchaîné avec le Tour de Moselle. Nous avons également eu beaucoup de chance : pas de chute ou d'incident majeurs. Je crois au destin... »

Alexandre Geniez (VC La Pomme Marseille)
« Tout s'est passé comme on l'espérait. La course s'est jouée à l'usure et nous nous sommes montrés vigilants. Je me suis glissé dans une échappée à trois tours de l'arrivée. Il y avait peu de chances d'aller au bout, je le savais très bien. En revanche, quand Romain a attaqué, je me suis dit que nous n'allions pas le revoir de sitôt. Il avait roulé jusque là à l'économie, il savait ce qu'il préparait... »

Arthur Vichot (CR4C Roanne)
« Il était possible d'obtenir une autre place sur le podium, derrière Romain. Lorsque j'étais en contre-attaque, j'ai souffert des crampes dans la dernière montée. Il a fallu que je m'arrête et que je m'accroche à une barrière. Les différents groupes m'ont doublé. C'est dommage pour moi, mais seul le résultat de l'équipe compte. Nos efforts ont payé. Maintenant, Bernard Bourreau va être obligé de payer son coup à boire ! (rires) »

Nicolas Edet (Team Wilo Agem 72)
« J'ai dû changer deux fois de vélo à cause d'un saut de chaîne à la mi-course. La première fois, on m'a passé une machine trop grande. Un tour et demi plus loin, j'ai récupéré un vélo à ma taille. Sur le moment, j'ai pensé que ma course était finie. Mais quand je suis rentré sur le peloton, j'étais tellement content que j'ai trouvé des ressources insoupçonnées dans le final. Je me suis même retrouvé en contre-attaque dans une descente. Je ne savais pas que Romain était devant. Quand, dans un passage découvert, je me suis rendu compte qu'il y avait un Français en tête, je me suis senti con ! Ce n'est pas dans mes habitudes de rouler sur un coéquipier ! Romain a réalisé en tout cas un très grand numéro aujourd'hui. »

Thibaut Pinot (CC Etupes)
« Dans la descente du dernier tour, un coureur allemand a chuté devant moi et je suis tombé. Je me suis fait mal au poignet et écorché un peu partout. Sinon, j'aurais bien aimé prendre une place dans les dix premiers. L'ambiance de ce Mondial était terrible ! J'aimerais que toutes les courses soient aussi belles. La victoire de Romain nous fait plaisir à tous. J'espère porter de nouveau au plus vite le maillot de l'équipe de France. Pourquoi pas l'an prochain [où il sera pro à la Française des Jeux, NDLR]  sur Tour de l'Avenir... ou sur les Championnats du Monde élites ? (rires) »

Arnaud Courteille (Team U Nantes Atlantique)
« Je devais me sacrifier en début de course parce que j'étais un des moins aptes à jouer le final. J'ai eu un passage à vide dès la mi-parcours. Ensuite, j'ai subi. Nous avons filoché les coups en évitant à Romain de trop s'exposer. Il n'était pas réellement protégé mais il devait se concentrer sur le final. Sa victoire est belle pour le cyclisme. J'aimerais bien qu'il continue à réaliser des résultats comme celui-là dans les années futures chez les professionnels. »