Clément Venturini : « Un des circuits les plus durs »
Victime d’une chute et contraint à l’abandon le week-end dernier sur l’EKZ Cross Tour d’Eschenbach (Suisse), Clément Venturini (Cofidis) va entamer la période clef de sa saison dimanche à Namur (Belgique) sur la Coupe du Monde de cyclo-cross. Il fait le point pour DirectVelo.com.
DirectVelo : Tu as repris dimanche sur l’EKZ Cross Tour après 15 jours sans compétition, comment s’est déroulée ta course ?
Clément Venturini : J’ai abandonné au bout de 25 minutes suite à deux grosses chutes et un bris de chaussure. À chaud, le genou ne me faisait pas mal, mais je ne pouvais pas continuer avec une chaussure qui ne tenait plus. J’ai fait un mauvais choix de boyaux et j’ai glissé sur un dévers. Ça passait très bien à 13h sur un terrain gelé, mais ce n’était plus praticable à 15h. Je suis un peu déçu, j’aurais aimé figurer sur le classement général de l’EKZ Cross Tour. C’est mon premier abandon, et il aurait été mieux de finir sur un cyclo-cross complet, ma bonne semaine de travail après le stage avec Cofidis à Lloret del Mar.
Aujourd’hui, je suis à peu près guéri, j’ai fait une bonne séance et je peux dire que c’est reparti pour Namur !
Justement, quelles seront tes ambitions au départ de cette manche difficile ?
C’est un des circuits les plus durs de l’année avec Valkenbourg selon moi. J’aurais aimé l’aborder dans de meilleures conditions, avec un cyclo-cross disputé entièrement le week-end dernier. J’ai quand même bien travaillé jusqu’à présent, la condition ne devrait pas trop me poser de problèmes. Je l’ai toujours disputé dans la boue mais ce sera peut être plus sec cette année. C’est un circuit que j’apprécie sur le papier, malgré deux ou trois parties pédestres un peu complexes pour moi. J’ai quand même souvent réussi à tirer mon épingle du jeu sur cette épreuve grâce à des parties physiques sur le vélo pour les puncheurs, ce qui est plutôt mon registre. Un bon objectif serait de terminer dans le top 10, de faire partie des meilleurs.
NE PAS TERMINER DANS LES FILETS
Comment te situes-tu vis à vis de tes adversaires internationaux ?
Je n’ai pas couru avec eux depuis quelques temps. Il y a un très gros niveau devant, avec Van Der Poel, Van Aert, Nys et Pauwels. Derrière, les places sont possibles, et pourquoi pas se rapprocher tout doucement du top 5. Y entrer sera compliqué, il faut être honnête, surtout à Namur. C’est très physique. Le dévers est assez difficile à passer, il ne faut pas se tromper de trajectoire, sinon on termine à coup sûr dans les filets.
Pendant le stage de la Cofidis en Espagne, quel a été ton programme ?
J’ai attaqué un jour plus tôt que les autres pour faire un beau bloc en début de semaine. En courant le dimanche, je ne pouvais pas me permettre davantage. J’ai fait pas mal de rythme avec du volume et des longues sorties, des enchaînements de cols, ce qu’on ne peut pas trop faire l’hiver à Lyon. De plus, rouler sous 15 degrés est bien moins fatiguant.
« LES PARTIES PEDESTRES, MON POINT FAIBLE »
Quel bilan tires-tu de ton début de saison de cyclo-cross ?
Mon bilan en France est très bon, avec la victoire sur les deux manches nationales, ce qui était un des objectifs de l’année. J’ai fait une première Coupe du Monde plutôt honorable avec une 8e place, tout en sachant que j’ai crevé dès le premier tour, que j’ai fait la course en chasse patate et jamais dans la roue des meilleurs. J’étais déçu après l’arrivée, frustré de cette crevaison qui fait finalement partie du cyclo-cross. Il faut faire avec. Puis, avec le recul, ce n’était pas si mal d’entrer dans le Top 10 en Elite.
Je suis en revanche passé au travers des Championnats d’Europe, sur un circuit avec beaucoup de parties pédestres, ce qui n’est pas mon point fort, d’autant plus dans le sable. C’est une grosse contre performance, à oublier. Sur route, un sprinter ne peut pas gagner sur une course de grimpeur. C’est pareil en cyclo-cross, des courses me sont plus favorables que d’autres.
Et qu’envisages-tu pour la fin de ta saison ?
Je vais participer à la Coupe du Monde de Zolder le 26 décembre, puis rester durant une petite période en Belgique avec le Superprestige de Diegem. Viendra ensuite la Coupe de France à Flamanville le 30. C’est un bon bloc de cyclo-cross pour préparer le mois de janvier.
J’apprécie le circuit de Zolder, qui sera aussi celui du mondial. Il va très vite. La moindre petite faute peut se payer rapidement. La ligne droite, sur le circuit automobile, est mythique. Il faut rouler très vite dès le départ et envoyer du braquet. C’est un parcours atypique avec peu de parties physiques mais, tout simplement, aucune partie pour récupérer.
Cofidis restant une équipe routière, dans quelle optique aborderas-tu la saison 2016 ?
Comme d’habitude depuis maintenant deux ans, je vais reprendre sur la Classic Loire-Atlantique fin mars, après avoir observé une coupure suite aux Championnats du Monde. Il y aura seulement quatre semaines d’entrainement entre. On va ensuite fixer le programme en janvier lors du deuxième stage de l’équipe. J’aimerais faire un mois d’avril différent de l’an dernier, faire moins de grosses courses (Il avait couru le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, NDLR) et me préparer tout doucement pour être compétitif à partir de début mai.
Je suis passé tout près de la victoire au Tour d’Autriche l’an passé, c’est dans mon registre. La récupération ne me dérange pas et d’ailleurs, sur les courses par étapes, je suis souvent mieux le dernier jour.
Crédit photo : Freddy Guérin - DirectVelo.com