Moins de budget, moins de prélèvements pour le « suivi médical réglementaire » en France, plus connu sous le nom de « suivi longitudinal » : le Dr Armand Mégret, médecin fédéral de la FFC, pousse un « cri d'alerte ». Le nombre d'échantillons prélevés sur les coureurs, afin de protéger leur santé et éviter le recours au dopage, est passé de 3500 il y a deux ans à 2115 l'an dernier. Et "le programme risque de s'arrêter en juin 2016 faute de moyens", alarme le Dr Mégret.

La dotation financière du Ministère des Sports a dégringolé entre 2011 et 2015, de 319 025€ à 122 170€.

Cette "grave situation", selon le constat du médecin fédéral, devrait avant tout affecter le peloton amateur. "Le financement du suivi médical réglementaire des professionnels est assuré par leurs équipes, rappelle le Dr Mégret, interrogé dimanche par DirectVelo. Ce sont les amateurs qui pâtissent le plus du manque de budget, alors que les principaux problèmes médicaux sont constatés dans cette catégorie...".

L'an passé, 966 coureurs français ont bénéficié du suivi médical réglementaire, dans toutes les disciplines, dont 184 coureurs professionnels sur route.

Autre conséquence de la réduction du budget, certains paramètres physiologiques ne sont plus recherchés dans les prélèvements, comme les IGF1, dont les variations suspectes pouvaient laisser supposer la prise d'hormone de croissance.

Président de la FFC, David Lappartient juge la "situation particulièrement inquiétante" et a annoncé dimanche qu'il rencontrerait cette semaine le Ministre des Sports dans le cadre des Championnats du Monde de Cyclisme, à Londres, pour demander une réévaluation de la dotation allouée au suivi médical réglementaire.

Ce programme imaginé avant le scandale du Tour 1998 et mis en place en 1999 a officiellement pour objectifs de "prévenir, protéger, permettre la prise en charge médicale des risques et conséquences sanitaires associées à la pratique intensive du cyclisme".

Crédit photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42