Dimanche dernier, David Gaudu et l’Equipe de France Espoirs ont remporté la Course de la Paix (République Tchèque), manche de la Coupe des Nations. Satisfait de l’ensemble de son groupe, le sélectionneur national Pierre-Yves Chatelon revient sur ce succès collectif, pour DirectVelo.

DirectVelo : Vainqueur de l’étape reine samedi, David Gaudu avait expliqué avoir reconnu l’ascension finale (lire ici). A quelle occasion l’a-t-il fait ?
Pierre-Yves Chatelon : C’était un choix de ma part, quelque chose de programmé à l’avance. Nous l’avions d’ailleurs déjà fait l’an dernier. Nous sommes simplement arrivés en République Tchèque un jour plus tôt, justement pour repérer cette montée finale du samedi. Je suis vraiment heureux de ce choix qui s’est avéré être payant, puisque David (Gaudu) savait où faire la différence dans la montée. On connait la suite. C’est une grosse satisfaction et il faudra penser à renouveler cette expérience.  

« DAVID (GAUDU) A COURU EN PATRON »

Pensais-tu David Gaudu capable de remporter cette Course de la Paix ?
Ce qu’il a fait samedi, je savais qu’il en était capable avec ses aptitudes de grimpeur. En revanche, j’avais peur qu’il s’écroule le dimanche, d’autant que plusieurs coureurs pointaient à quelques secondes. Sincèrement, je craignais que l’on se fasse avoir aux bonifications, où que les circonstances de course ne nous soient pas favorables. Avec l’Equipe de France, nous avons déjà eu l’occasion de perdre des courses par étapes le dernier jour sur des bonifications, au Canada avec Alexis Gougeard ou ici même, en République Tchèque, avec Rayane Bouhanni chez les Juniors par exemple. J’avais peur que le scénario se répète pour les gars. Ça aurait été vraiment regrettable après l’énorme boulot qu’ils avaient tous fait. Mais franchement, David m’a épaté dans la bosse finale le dimanche. Il est toujours resté placé, et lorsque Bjorg Lambreght a attaqué, il est resté calme en laissant Tao Geoghegan prendre ses responsabilités. J’ai beaucoup aimé. David a couru en patron.  

Outre la performance de David Gaudu, qui attendait ce premier gros succès (lire ici), on a senti un groupe très solide et soudé autour d’un seul leader sur les routes tchèques...
C’est à l’image de ce que l’on essaie de faire durant l’ensemble de la saison. Nous avons un beau collectif, et un projet commun. Il est toujours plaisant de voir que ça paie et que les résultats sont là, sur la route et sur des évènements importants du calendrier.   

« SAVOURER CETTE VICTOIRE »

Il semble que tous les coureurs avaient un rôle bien défini le dernier jour ?
Il fallait contrôler la course pour favoriser la victoire finale de David (Gaudu). Effectivement, ils ont tous bien travaillé. Axel (Journiaux) a fait un superbe travail dans la plaine, pour contrôler toutes les échappées qui partaient. Nans (Peters) a fait un énorme travail lui aussi. Comme Axel, à chaque fois qu’il finissait par être dans le dur et décroché, il s’arrachait pour revenir dans le peloton et filer un dernier coup de main. Lorsqu’Axel s’est écarté la dernière fois, il n’avait plus la force de mettre un seul coup de pédale. Léo (Vincent) et Benoit (Cosnefroy) ont très bien travaillé pendant les trois jours également. Et je n’oublie pas Aurélien (Paret-Peintre) qui a mis ses ambitions personnelles de côté le dernier jour malgré une bonne place au général (6^e) pour sauver le maillot de leader de David (Gaudu). Ils peuvent tous être fiers de ce qu’ils ont fait.

Cette victoire aura-t-elle selon toi un impact sur la suite de la saison des « Bleus », notamment sur le Tour de l’Avenir ?
Il y aura un impact positif, c’est certain. Je me dis par exemple que si David (Gaudu) est sur le Tour de l’Avenir et qu’il est en position de force, les autres gars lui feront confiance et seront prêts à rouler pour lui. Mais il ne faut pas forcément faire de lien entre les courses. Pour l’instant, nous ne sommes qu’en juin. Je pense qu’il faut tranquillement savourer cette victoire. Je veux retenir cette belle aventure humaine.