Tour de France : Sur les traces de Tony Gallopin
A l'occasion du Tour de France 2016, DirectVelo lance la rubrique "Sur les traces de...". L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs.
Rendez-vous avec Tony Gallopin (Lotto-Soudal).
Le témoin ? Sylvain Grenier. L'Alsacien, aujourd’hui kiné dans le Sud de la France, a été coéquipier de Tony Gallopin en Equipe de France Juniors puis au SCO Dijon.
« J'ai connu Tony lors d'un stage contre-la-montre de l'Equipe de France Juniors à l'Ile d'Oléron. J'avais gagné ma place en terminant 3e d'un chrono sur le Challenge National. Un coureur ne pouvait pas honorer sa sélection alors je l'ai remplacé. Nous nous sommes retrouvés avec Tony, Etienne Piéret et Aurélien Duval. Je ne connaissais pas Tony avant ce rassemblement, et nous nous sommes de suite liés d'amitiés. Tony, c'est quelqu’un qui aime bien déconner. On se cherchait, on se taquinait. Nous n'étions pas en chambre ensemble. Il était avec Aurélien Duval qui était plus déconneur que moi.
LE COUREUR QUI TERMINAIT LE TRAVAIL
A cette époque, il y avait une "rivalité" en Equipe de France entre Etienne Piéret et Tony. Piéret voulait tout gagner. Je me souviens qu'on lui avait offert le titre de Champion d'Europe sur un plateau car il était rapide. Tony s'était sacrifié également.
Tony, c'était le coureur qui terminait le boulot. On savait qu'on pouvait compter sur lui. Je me souviens qu'on avait remporté le chrono par équipes de Liège-La Gleize. Lui avait terminé ensuite 3e du classement général. Au départ d'une course, on ne courrait pas forcément pour Tony mais au final il était toujours le mec fort qui savait conclure.
UN BOSSEUR
Tony, avec son père et ses oncles, a toujours baigné dans le monde du vélo. Son oncle Alain était alors chez CSC, et Guy chez Auber 93. Il arrivait qu'on en parle mais il n'a jamais eu la grosse tête par rapport à sa famille. Tony, il a toujours eu ça dans les gênes. C'était écrit ! Il a toujours été un bosseur. Quand il fallait faire une grosse sortie, il y allait ! Mais il ne se mettait pas la pression par rapport au vélo. Si cela n'avait pas marché pour lui, je ne pense pas qu'il aurait forcément mal vécu le truc. Son père avait une entreprise, donc il aurait trouvé une porte de sortie. En tout cas, il a toujours été bien entouré par sa famille. Je me souviens qu'il faisait déjà à l'époque du derrière-scooter avec son père.
PAS HYPER AFFUTE
Chez les Juniors, Tony n'était pas encore hyper affûté. Il en voulait déjà mais il n'avait pas encore totalement la carrure du cycliste. Aujourd'hui, quand on voit un Junior, il fait déjà limite pro... Mais attention, on faisait quand même tous attention notamment lors des rassemblements. Il y avait quand même le staff derrière nous ! Tony s'autorisait bien sûr quelques écarts. Il mangeait bien sa merguez lors d'un barbecue (sourires). Aujourd'hui, je pense qu'il fait davantage le job comme le vélo est devenu son métier.
UNE SEULE SAISON CHEZ LES AMATEURS
En 2007, nous nous sommes retrouvés sous les couleurs du SCO Dijon. Ce n'était pas du tout prévu qu'on porte le même maillot même si Tony m'avait dit un jour au téléphone que ça serait sympa d'aller tous les deux à Auber. Tony devait en effet intégrer l'équipe Auber 93 en sortant des Juniors mais c'était un peu tôt pour passer pro. Il a donc fait une saison au SCO Dijon, sa seule saison dans le peloton amateur. Nous n'avons pas beaucoup couru ensemble sous les couleurs du SCOD. Tony courrait souvent en solo, dans son secteur.
Je ne l'ai hélas plus eu au téléphone depuis trois ans. Il allait alors en vacances en Alsace avec sa copine (Marion Rousse) et m'avait demandé les coins à visiter. Aujourd'hui, il m'arrive de lui envoyer des encouragements ou des félicitations mais je ne sais même pas s'il a encore le même numéro (sourires). »