Sofia Bertizzolo, spécialiste des Championnats
Il y a deux ans, Sofia Bertizzolo était sacrée Championne d'Europe Juniors sur route dans les rues de Nyon, en Suisse. Elle confiait alors à DirectVelo tout son bonheur d'offrir ce titre à la Squadra Azzura (lire ici), après avoir déjà été sacrée Championne d'Italie deux semaines plus tôt. La même année, elle loupait de peu le titre mondial, décrochant finalement la médaille d'argent à Ponferrada (lire ici).
Impressionnante chez les J1, l'Italienne avait été un peu plus discrète l'année suivante, malgré un succès sur le Trophée Alfredo Binda devant Juliette Labous.
Depuis, celle qui vient de célébrer ses 19 ans a fait ses débuts chez les Elites cette saison, du côté de la formation Astana. Régulière depuis le début de l'été, elle fait figure d'outsider pour les Championnats d'Europe Espoirs de Plumelec. DirectVelo a profité du Tour d'Ardèche pour faire le point avec Sofia Bertizzolo.
DirectVelo : Comment se déroule cette saison 2016 ?
Sofia Bertizzolo : Tout va bien depuis quelques semaines. J'ai même eu la chance de porter mon premier maillot distinctif chez les Elites lors de ce Tour d'Ardèche (maillot blanc de meilleure jeune, NDLR). C'est vraiment encourageant pour moi. Je travaille très dur depuis le début de la saison pour me faire une place parmi les Elites, ce qui n'est pas évident.
UN EXAMEN LE MATIN, LE GIRO L'APRES-MIDI
Tu as repris la compétition relativement tard...
Oui, à cause de mes études. J'ai repris sur des courses d'un jour en Italie, fin mars. J'ai participé à mon premier Tour des Flandres (98e) puis j'ai enchaîné avec le Tour du Trentin. J'ai réussi à me mettre dedans petit à petit.
Jusqu'à cette expérience sur le Tour d'Italie !
Le 1er juillet, j'ai passé mon dernier examen et l'après-midi même, je disputais le prologue du Giro. C'était fou (sourires). Pour moi, le Giro est la plus belle des courses chez les filles. C'était une superbe expérience (11e d'étape à Lovere et 59e du général, NDLR). Surtout, ce Giro m'a permis de retrouver de bonnes jambes. J'ai pu enchaîner avec une belle Route de France. J'étais très contente de ma deuxième place d'étape le dernier jour (à Guebwiller, battue par Roxane Fournier, NDLR). J'ai terminé à une bonne place au général (13e) et deuxième meilleure jeune du général.
TROIS-QUATRE ANS POUR FAIRE PARTIE DES MEILLEURES MONDIALES
Tu étais l'une des meilleures, si ce n'est la meilleure Juniors mondiale en 2014. Peux-tu espérer faire également partie des plus brillantes chez les Elites ?
J'ai eu du mal à me mettre dedans en début d'année, notamment à cause de cette reprise tardive. Mais maintenant, je commence à prendre de la caisse. Course après course, je sens que je progresse. Je me laisse trois ou quatre ans pour essayer de faire partie des meilleures mondiales. Pour le moment, il est difficile de se frotter aux plus fortes du peloton, il me faut encore un peu de temps. Mais sur des courses comme le Tour d'Ardèche, je dois essayer de faire des résultats. Et puis, l'Ardèche était surtout une bonne préparation pour le Championnat d'Europe, où je vais disputer le chrono et la course en ligne. C'était un bon test.
Que peux-tu espérer de ce Championnat d'Europe, toi qui y a décroché le titre en Juniors et qui a l'habitude de briller sur les Championnats ?
Je ne sais pas vraiment quoi en espérer. Il n'y aura qu'une seule course pour les Elites et les Espoirs Dames, mais deux maillots. C'est assez particulier. Faudra-t-il travailler pour décrocher le titre avec une Elite ? Est-ce que je pourrai jouer ma carte pour le titre Espoirs ? Je verrai ça avec l'équipe mais il n'y a rien d'écrit pour l'instant.