Julien Thollet : « Il faut nous laisser bosser »
L'Equipe de France Juniors Hommes est repartie de Plumelec avec deux titres européens, le chrono pour Alexys Brunel et l'épreuve en ligne pour Nicolas Malle - devant Emilien Jeannière. "C'est une émotion énorme", apprécie le sélectionneur national Julien Thollet. Au micro de DirectVelo, il en profite pour glisser un message.
DirectVelo : Comment vis-tu ce doublé ?
Julien Thollet : C'est une émotion énorme. Je n'ai pas pu retenir mes larmes dans la voiture. Je pense que le tableau de bord s'en souvient encore tellement j'ai tapé fort dessus! J'ai mal à ma main ! Hier (jeudi), comme on le fait depuis trois ans, ce sont les coureurs qui ont fait le briefing. Je leur demande à chaque fois de discuter entre eux de la course... Puis on se voit avec tout le staff. Et eux disent ce qu'ils veulent faire. Nous validons ou non... Ils ont joué parfaitement la partition. C'est peut-être facile de dire ça après... A un kilomètre, on se dit quand même que l'Italien (Zana) va gagner et que nos deux coureurs peuvent finir 6e et 7e...
Tout n'a pas été simple ces derniers temps...
L'émotion est en effet d'autant plus forte qu'on vit des petits remous en Equipe de France. Nous avons des vives critiques sur notre méthode de travail. On ne peut pas s'attribuer les titres. Les coureurs sont accompagnés au quotidien, ce sont eux qui pédalent... Nous sommes présents à la fin sur l’événement majeur mais malgré tout on leur apporte nos outils. Il ne faut pas tout jeter ce qu'on est en train de faire. On va persévérer car les coureurs nous ont donné raison !
« LES CRITIQUES PEUVENT METTRE DES DOUTES »
Ce titre arrive 48h après le sacre d'Alexys Brunel...
C'était déjà intense ! Il y a eu beaucoup de travail avec Alexys depuis un an. Il a connu une année compliquée après avoir fait un gros début de saison. Le creux qu'on craignait est arrivé au début de l'été. Mais c'est un battant, un orgueilleux et un bosseur. C'est intense car comme je le disais on passe par des phases difficiles. Les critiques peuvent mettre des doutes. On se demande même parfois si on est dans la bonne direction...
Et la France brille aussi en contre-la-montre...
Il y a deux ans, pendant le Mondial de Ponferrada, on disait que la France n'était pas une Nation de chrono... Nous, on demande plus de chronos au calendrier. Il n'y a pas de fatalité. Il faut tous s'y mettre, bosser dans le même sens. Les critiques font mal alors quand on vit un événement comme ce Championnat d'Europe, les émotions sont assez fortes car parfois on nous enfonce la tête de l'eau. Mais on est toujours vivant. Ce n'est pas un coup de gueule mais il faut nous laisser bosser...