Trois questions à Gaël Malacarne
Gaël Malacarne (Côtes d’Armor-Maître Jacques) a découvert le peloton professionnel, chez lui en Bretagne, samedi dernier à l’occasion du Grand Prix de Plumelec. Pour Directvélo, il revient sur sa première sélection en équipe de France. Impressions.
DirectVélo : Tu as pu te mesurer aux professionnels, ou te situes-tu par rapport à eux ?
Gaël Malacarne : Déjà cela fait bizarre de se retrouver avec ceux que tu vois à la télé. Je me suis rappelé quand j'étais cadet que j'avais eu le dossard de Patrice Halgand à la fin du Grand Prix Plouay il y a un bout de temps maintenant, d'ailleurs c'était le numéro 162 ! Et de courir dans la même course maintenant c'est drôle. Pour le déroulement de la course, Bernard Bourreau le sélectionneur, nous avait dit de courir comme on le fait d'habitude. C'est à dire de toujours avoir deux ou trois gars dans les 20 premiers du paquet et d'alterner pour que tout le monde participe à aller dans les coups de 8 à 10 gars car sinon ça sert à rien. Et surtout de pas avoir de complexe. Cette course là n’était pas comme les autres car elle se passait sur circuit et avec la bosse à répétition la sélection se fait par l'arrière et les meilleurs se retrouvent vite devant.
Qu’as-tu pensé de ta course ?
Pour ma part on peut pas dire que j'ai été à 100%, ce n'est pas pour me trouver une excuse mais un changement de pédales, dû au sponsor de la fédération, à trois jours de la course c'est pas le mieux, du coup au bout de 100 kilomètres j'ai eu des crampes sous les pieds et des contractures aux jambes et à l'aine comme si je venais de finir Paris-Roubaix... C'est le seul bémol. J'ai essayé de comparer la course par rapport à nos coupes de France à nous, ça court sensiblement pareil mais avec 3 ou 4 km/H de différence et des moments ou ça ne débranche pas. Sinon il est très dur de mettre le nez à la fenêtre. J'ai été aussi impressionné par la braquasse que certains tirent notamment un certain Thomas Voeckler (le vainqueur)...
Tu as découvert à cette occasion l’équipe de France...
Pour tout coureur c'est un peu un aboutissement du travail qu'on réalise tous les jours à l'entraînement. Avoir le maillot bleu-blanc-rouge sur le dos est énorme surtout en Bretagne. Et puis tu as l'impression de changer de statut tout de suite surtout vis à vis des spectateurs et des gens qui nous connaissent. Il y a 3 semaines, j'avais la même condition mais avec ce maillot les gens pensent que tu marches encore plus. C'est drôle à voir.
Au début je ne devais pas le faire mais je savais que j'étais dans la liste, en tant que premier remplaçant, c'est un peu la plus mauvaise place. Sur la Ronde de l'Isard, j'ai su que j'allais le faire. En fait c'est à cause ou "grâce" à la chute de Jonathan Brunel (VC La Pomme Marseille) qui s'est cassé la clavicule sur la première étape. C'est vraiment dommage pour lui car il allait lui aussi découvrir le monde des pros. A sa place j'aurais vraiment été dégoûté ! J'ai aussi appris la blessure de Blel Kadri qui a dû déclarer forfait. Après oui je savais que j'allais rejoindre mon collègue de chambrée Yann Guyot, d'ailleurs c'est surtout lui qui courait à domicile car il habite à 15 kilomètre de Plumelec.