Depuis que Steven Henry est chargé de l'équipe de France d'endurance, ses coureurs ont rapporté deux titres de Champion du Monde de l'Américaine et une médaille d'argent. "On finit toujours bien avec l'Américaine et ça nous permet de rester concentrés jusqu'au dimanche."

La victoire de Morgan Kneisky et Benjamin Thomas a clos un Championnat du Monde dont l'entraîneur national retire "un bilan très positif, malgré quelques regrets pour la poursuite par équipes chez les hommes", déclare-t-il à DirectVelo.

EMBOUTEILLAGE QUI COÛTE LE RECORD

En qualifications, le quatuor français rate d'un rien un nouveau record de France en raison d'un embouteillage sur la piste de Hong-Kong, au moment de doubler l'équipe chinoise. "Ils perdent une seconde à devoir les dépasser dans le dernier tour. Et à l'arrivée, ils n'ont pas pu s'étaler sur toute la largeur de la piste pour gagner du temps sur le 3e coureur", regrette le technicien. Le nouveau mode de qualification décidé par l'UCI (2 équipes en piste sur une piste de 250m NDLR) n'a plu à personne du côté des délégations. "Daniel Gisiger (l'entraîneur suisse NDLR) a même lancé une pétition pour demander le retour à l'ancienne règle : une équipe seule en piste).

De la défaite des Français face aux monstres australiens au "premier tour", Steven Henry tire aussi la preuve des progrès accomplis par la poursuite tricolore. "Même en coinçant, ils font quand même 4'00"198. Aujourd'hui c'est devenu une mauvaise poursuite pour nous", remarque-t-il. Il y a deux ans, le record de France plafonnait encore à 4'02"855. "Les gars étaient déçus mais ils sont prêts à repartir de l'avant."

Chez les Dames, la courbe de progression est encore plus impressionnante. Les quatre françaises ont battu leur record de France en qualifications (lire ici). Mais là encore, c'était l'heure de pointe sur la piste. "Elles ont dû doubler les Russes, ça leur coûte un temps en 4'24". Elles terminent 7e mais 3e Européennes."

BENJAMIN THOMAS EN CHASSEUR

En poursuite individuelle, Corentin Ermenault bat son record personnel en série (4'17"543) mais s'incline pour la médaille de bronze face à l'Australien Kelland O'Brien. "Les Australiens sont venus avec huit poursuiteurs. Ils sont impressionnants. Le Champion du Monde de poursuite individuelle n'a même pas fait la poursuite par équipes", remarque Steven Henry.

Après les épreuves chronométrées, les courses en peloton ont donc apporté deux maillots arc-en-ciel à l'équipe de France. Le premier, sur l'Omnium grâce à Benjamin Thomas. "Il a pris des risques sur le scratch pour prendre de l'avance. Il a bien limité la casse sur la Tempo. Il fait sa meilleure élimination depuis qu'il court l'Omnium. Il était dans la meilleure des positions avant la course aux points, celle de chasseur car Albert Torres n'aime pas défendre une position de leader."

Dès le lendemain le coureur de l'Armée de Terre a remis ça avec Morgan Kneisky. "Il a bien dormi. Contrairement à l'an dernier, nous avons choisi de ne pas nous enflammer dès le départ. Ils ont laissé les autres prendre les risques et misé sur les points. Benjamin est resté bien sur toute la longueur de la course et Morgan marchait très bien sur ces Championnats", analyse l'entraîneur.

RECORD DE WATTS GENERAL

L'équipe de France monte en grade et les ambitions sont à la hausse. "Je l'ai ressenti avant le Championnat où il y avait un peu plus de pression que sur les Championnats précédents. Avant, on ne partait pas pour jouer une médaille en poursuite par équipes par exemple. Mais une fois la compétition commencée, c'était parti, ça allait mieux. L'encadrement et les coureurs ont l'habitude de bien fonctionner ensemble."

A trois ans des Jeux de Tokyo, le tournoi de Hong-Kong indique à Steven Henry "les choses qu'on doit encore améliorer" mais aussi les progrès accomplis. "En poursuite par équipes, les gars et les filles ont tous battu leur record de Watts", indique-t-il. Et pour donner encore plus d'espoirs, l'ajout de l'Américaine au programme olympique "est en bonne voie a priori."