L'Equipe de France Espoirs « saluée par les suiveurs »

Crédit photo Olivia Nieto

Crédit photo Olivia Nieto

L'Equipe de France Espoirs sort d'un week-end convaincant en Bretagne, où elle s'est distinguée face aux professionnels. Place à partir de jeudi, au Grand Prix Priessnitz spa (Coupe des Nations Espoirs), l'ancienne Course de la Paix. L’occasion pour DirectVelo de faire le point avec l'entraîneur national, Pierre-Yves Chatelon.

DirectVelo : Que retiens-tu du week-end breton ?
Pierre-Yves Chatelon : Ils ont fait une très belle course sur le Grand Prix de Plumelec, elle a été saluée par les observateurs comme David Lappartient ou Daniel Mangeas. Collectivement, nous avons été présents. Marlon Gaillard a pris place dans l'échappée. Ensuite, nous avions Axel Journiaux dans un contre de costauds qui revient sur la tête. Cette échappée a donné du fil à retordre à l'Armée de Terre toute la journée. Nous n'avons pas été suiveurs mais des acteurs. On peut noter aussi la présence dans un contre de costauds de Victor Lafay. Il s'est retrouvé notamment avec Arthur Vichot. Et Benoît Cosnefroy va chercher cette sixième place (lire sa réaction). Il est battu uniquement par des clients ! Collectivement, c'était très satisfaisant !

Et le lendemain sur les Boucles de l'Aulne ?
Le coup est sorti en costaud. Nous avions Victor Lafay, qui a suivi les hommes forts à la pédale. Hélas, il se fait distancer à deux tours de l'arrivée suite à une erreur de placement. Un coureur a été distancé, et Victor s'est mis dans le rouge pour boucher le trou. Sans ça, il aurait pu terminer devant... L'idée était d'emmener Simon Guglielmi au sprint mais il était un peu juste. Le bilan de la journée est aussi satisfaisant. Hélas, nous passons d'un week-end réussi à un week-end un peu gâché suite à la blessure d'Aurélien Paret-Peintre (lire ici). Il était bien physiquement, il s'était bien préparé pour la Course de la Paix.

« SE FAIRE OUBLIER SUR LA PREMIÈRE ÉTAPE »

Que peut justement espérer l'Equipe de France sur cette épreuve ?
Nous essaierons de nous faire oublier au cours de la première étape qui arrive généralement au sprint. Souvent sur cette étape, nous jouons les francs-tireurs et ça n'amène pas grand-chose au final. Il ne faudra en revanche pas se faire piéger...

Novice en Equipe de France, Victor Lafay sera-t-il votre carte-maîtresse pour le général ?
Victor peut tirer son épingle du jeu lors de l'arrivée au sommet. Il m'étonne sortie après sortie. Peut-il devenir le leader sur les courses par étapes ? Je n'aime pas trop parler de leader mais effectivement on sait qu'il peut avoir un rôle important dans la montagne. Il va enchaîner la Course de la Paix, avec nous, et le Tour de Savoie Mont-Blanc, avec son club de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, et ça va nous éclairer sur son été...

« ON EST UN PEU RETARD MAIS... »

Quel bilan fais-tu de la première partie de saison de l'Equipe de France ?
Le bilan a été plutôt satisfaisant sur les classiques, où nous avions un groupe renouvelé. On aurait bien échangé la place de leader en Coupe des Nations contre une belle victoire sur la Kattekoers, le Tour des Flandres voire même le ZLM Tour. Nous avons des regrets car nous avions une grosse force collective. Nous avons manqué de réussite dans le final des courses, ce qui fait qu'on n'a pas gagné. On retrouvera une partie des coureurs de classiques sur les prochains Championnats d'Europe.

Place désormais aux courses par étapes...
Il est trop tôt pour juger, nous avons pour le moment comme référence ce qu'on fait les coureurs avec leur club. Quand on analyse la Ronde de l'Isard, a priori, les étrangers sont plus costauds que nous. La Belgique a de quoi avoir un beau collectif. Et grâce à Pavel Sivakov, la Russie a une grosse individualité...

Est-ce « inquiétant » ?
Pour l'instant, on ne fait pas figure de favoris sur les courses par étapes. Cela dit, j'aurais fait la même analyse il y a un an avant la Course de la Paix, où David Gaudu s'était ­imposé au général. On est un peu en retard mais la saison 2016 peut laisser quelques espoirs, même si on n'a pas un David Gaudu tous les ans ! Pour le moment, un garçon comme Adrien Costa est en retrait mais il a bien ciblé ses objectifs. C'est difficile de tirer des conclusions fin mai. J'ai l'impression que nos adversaires ont compris que jeter ses forces en multipliant les courses, comme la Paix, le Tour du Val d'Aoste ou encore le Tour Alsace, ne permet pas d'arriver au mieux sur le Tour de l'Avenir... Certains ont visiblement tiré les enseignements de l'an dernier en partant sur un projet Tour de l'Avenir.

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