Un millier de cyclistes pour « Mon vélo est une vie »

Crédit photo Jean-Michel Ruscitto - DirectVelo.com

Crédit photo Jean-Michel Ruscitto - DirectVelo.com

C'est place de la Bastille, au dessus du canal Saint-Martin là ou justement une longue piste cyclable longe la voie maritime, qu'un millier de pratiquants a répondu à l'appel du mouvement "Mon vélo est une vie". Il y avait des jeunes licenciés des clubs parisiens, des plus âgés et quelques cyclistes professionnels qui sont venus apporter leur soutien au collectif lancé par Niels Brouzes, ancien coureur professionnel et Teodoro Bartuccio (directeur sportif au VCA Bourget). La majorité ont au moins un camarade qui a un jour été victime d'un accident. Ce mouvement citoyen a su rassembler les différentes fédérations du cyclisme pour présenter dans la foulée aux pouvoirs publics, à commençant par le ministère des sports un projet pour la sécurité des cyclistes. Passant par l'aménagement cyclable des routes mais aussi et surtout la prévention et la sensibilisation des conducteurs. Ce rassemblement s'est conclu par une minute de silence où les cyclistes sont restés allongés à côté de leur vélo. Une image forte et un hommage pour toutes les victimes. Chaque année entre 130 et 160 cyclistes sont tués sur les routes selon l'ONISR (Observatoire National de la Sécurité Routière). En 2014, 4.7% des accidents de la route mortels concernaient des cyclistes. Ces chiffres sont assez stables d'une année sur l'autre. Teodoro Bartuccio revient pour DirectVelo sur cette matinée.

DirectVelo : Ce rassemblement est-il une réussite ?
Teodoro Bartuccio : Oui nous sommes contents car plus de mille cyclistes ont répondu à notre appel. On voulait montrer aux pouvoirs publics notre solidarité. On a donné beaucoup de temps ces trois dernières semaines avec Niels (Brouzes) pour rencontrer la famille du cyclisme et la réunir ce matin. Pour cela c'est une réussite.

PERPETUER CETTE ACTION SUR LE LONG TERME

Qu'est ce qui vous a donné envie de vous investir ?
J'ai eu un déclic avec le décès de Grégoire Somogyi (coureur du CC Villeneuve victime d'un accident mortel fin mai). On voyait sur les réseaux sociaux que de plus en plus de cyclistes étaient victimes d'agression, on voyait passer les messages mais on a été directement touché par la mort de quelqu'un que l'on croisait régulièrement sur les courses. A partir de ce moment, on se dit qu'un accident pourrait arriver à nos enfants, à nos amis, il fallait faire quelque chose.

Comment imaginez-vous la suite de ce rassemblement ?
C'est une action que nous voulons perpétuer sur le long terme. On veut militer pour notre sécurité et peut-être que nous essaierons de lancer une association. La première étape sera la rencontre des pouvoirs publics pour commencer à travailler.

L’INSÉCURITÉ EST SURTOUT EN MILIEU RURAL

Où se situe le danger pour les cyclistes ? Est ce plutôt en ville ou sur les routes de campagne ?
Je pense que l'insécurité est surtout en milieu en rural. Les grandes villes mettent des choses en place même si tout n'est pas parfait. Mais c'est dans les campagnes que c'est le plus dangereux car il n'y  a aucune signalisation. C'est là que nous devons travailler avec le ministère mais aussi avec la police et la gendarmerie pour faire de la prévention. Il faut peut-être montrer des images chocs pour marquer les esprits. Et mettre en place une vraie répression pour les conducteurs qui ne respectent pas les cyclistes.

Ressentez-vous une accentuation des risques en vélo ?
Oui clairement... Il n'y a pas une sortie où je ne me fais pas klaxonner, insulter ou serrer. On entend des "T'as qu'à rouler dans l'herbe ! Va sur le trottoir." La situation s'est dégradée d'année en année mais nous arrivons à un point où nous devons faire quelque chose. Maintenant le mouvement est lancé !

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