Pierre Rolland (Cannondale-Drapac) a remporté, ce samedi, la troisième étape de la Route du Sud (2.1), courue sur 167 kilomètres entre Saint-Gaudens (Haute-Garonne) et Gavarnie-Gèdre (Hautes-Pyrénées). Le vainqueur d'étape sur le dernier Giro a devancé l'Italien Gianni Moscon (Team Sky) et l'Equatorien Richard Carapaz (Movistar Team). Pierre Rolland est revenu sur ce succès auprès de DirectVelo.

COMME A L'ENTRAÎNEMENT

DirectVelo : As-tu douté quand tu as vu Dillier revenir ?
Pierre Rolland : On est passé de 4 minutes à 50 secondes en l'espace de 10 kilomètres, donc il y a eu un peu de doutes, forcément. Quand Dillier s'est rapproché, mon directeur sportif m'a dit de l'attendre mais je n'étais pas forcément d'accord... Lui jouait le général, donc ça allait rouler fort derrière pour revenir. Mais aujourd'hui, le principal était de gagner, et que ce soit avec 2 secondes ou 3 minutes, cela revient au même pour moi.

Comment as-tu géré ce final difficile ?
Moscon me faisait forte impression, et je me suis dit que ça allait être difficile de le décramponner. Quand on est arrivé dans la dernière partie de l'ascension, je me suis dit qu'il fallait tout donner car je ne voulais pas avoir fait tous ces efforts pour rien. Dans un premier temps, j'ai décroché Moscon, ensuite j'ai eu besoin de souffler un peu, puis j'ai pris mon rythme. C'est quelque chose que j'ai fait des centaines de fois à l'entraînement, et cela paye.

« C'ÉTAIT PRESQUE GÊNANT »

Quelle saveur a cette victoire ce samedi ?
C'est une victoire devant mon public, donc c'est forcément très particulier. J'étais très encouragé, et c'en était presque gênant pour les coureurs qui m'accompagnaient. Mais ces encouragements m'ont porté et c'est grâce à cela que j'ai pu l'emporter aujourd'hui.  Je suis d'autant plus content que j'ai fait beaucoup plus de sacrifices cette année que par le passé. J'avais à coeur de faire une grande saison, de montrer à Jonathan (Vaughters) qu'il avait eu raison de me faire confiance. Je me sens vraiment épanoui dans cette équipe, et dans le rôle qu'il me donne... Je prends énormément de plaisir à courir de cette façon.

Cette Route du Sud est la dernière ligne droite avant le Tour...
Oui, je vais me reposer et me concentrer sur mon régime jusqu'au Tour. On est effectivement dans la dernière ligne droite, il n'y a plus beaucoup de travail à faire maintenant. L'ambition sera d'aller chercher une étape, de me faire plaisir... Comme j'ai couru ici, et comme j'ai couru au Giro.