Il reste encore 120 kilomètres dans ce Grand Prix Pino Cérami, et Dries Devenyns décide de placer un démarrage juste après des pentes du Denderoordberg. Wout Van Aert saute dans la roue de l'audacieux gaillard de chez Quick-Step Floors. "Dries Devenyns est un bon coureur, je savais qu'il n'attaquait pas pour rien, je n'ai pas hésité, j'ai directement suivi le mouvement", commente le Champion du Monde de cyclocross pour DirectVelo. Le cyclo-crossman a fait parler sa science de la course. Ainsi, il avait bien remarqué le travail de l'équipe Pauwels Sauzen-Vastgoedservice pour reprendre une échappée de quatre coureur. "C'est un peu bizarre, cette formation a roulé à bloc et on s'est vite rapproché sur le Mur de Grammont. Un groupe est alors sorti sur cette difficulté, suivi d'un regroupement. Je savais qu'il fallait être attentif à la contre-attaque et c'est là que la course s'est jouée en définitive."

CHACUN PASSAIT SON RELAIS

En effet, le quatuor Benjamin Thomas, Dries Devenyns, Jean-Pierre Drucker et Wout Van Aert a rapidement pris la poudre d'escampette. "Le peloton nous a laissé beaucoup trop d'avance. Je ne me plains pas, même si nous n'avions pas course gagnée pour autant. Je n'ai commencé à y croire que sur les circuits locaux. Nous avions encore plus de trois minutes d'avance, je me suis dit à ce moment-là qu'il y avait un coup à faire, d'autant que c'était un groupe de qualité dans lequel chacun passait son relais avec la même intensité"

Ce n'est que dans le dernier tour autour de Frameries que le vainqueur du Tour du Limbourg a réfléchi à la manière ses compagnons d'échappée. "En passant une première fois sur les circuits locaux, j'avais senti que cette arrivée en faux-plat montant pouvait me convenir.  Donc, ma stratégie était simple. Collaborer avec mes collègues car le peloton revenait aussi à toute allure et miser sur un sprint à quatre, c'était le bon choix même si Drucker était sur le papier un client sérieux."

EXPLOSIF

Le lauréat de la Elfstedenroute a directement profité de ses acquis du cyclo-cross pour s'imposer. "Grâce à cette discipline, tu développes une certaine explosivité pour les efforts assez courts. Cela m'a bien servi pour battre des bons coureurs ce mercredi."

Voir Wout Van Aert attaquer de si loin sur une épreuve sur route rappelle le déroulement de la Puivelde Koerse 2016, une kermesse professionnelle,  où il était sorti avec douze hommes avant d'attaquer à deux kilomètres de l'arrivée pour s'imposer. "Cela faisait longtemps que je n'avais pas lancé la course d'aussi loin. C'est une bonne chose, cela me rassure sur ma forme car c'était une course de reprise, on ne peut jamais prédire à l'avance comment seront les sensations."

Sa troisième victoire en classe 1 rassure donc le coureur de 22 ans. "C'est de bon augure pour la suite. Je cours le Rad am Ring en Allemagne, Dwars door het Hageland avant de prendre part à ma première épreuve WorldTour de ma carrière, le BinckBank Tour (ex-ENECO Tour NDLR) où j'ai envie d'être en forme", conclut-il.