Tout est bien qui finit bien entre Six et Brandt

Crédit photo Martine Lainé

Crédit photo Martine Lainé

Il suffisait de presque rien, peut-être d'un ou deux mots. En 2018, Christophe Brandt accueillera Franklin Six dans l'équipe WB-Veranclassic-Aqua Protect. Apothéose d'une histoire à rebondissements où le manque de communication a bien failli provoquer un divorce irrévoquable, avant même le mariage. L'état-major d'une équipe et les coureurs ont souvent besoin de parler entre eux pour effectuer des mises au point pour fixer le calendrier des courses, des entrainements ou en cas de tension. Jusqu'à Paris-Tours Espoirs, il y avait de la tension entre Franklin Six et Christophe Brandt mais pas de communication.

DES MOTS SORTIS DE LEUR CONTEXTE

Rappel du contexte : le coureur d'AGO-Aqua Service, très ambitieux, se met une pression folle se traduisant parfois par "un mauvais comportement dû à sa jeunesse", selon son directeur sportif Christophe Detilloux chez AGO-Aqua Service. Christophe Brandt, le manager de l'équipe Wallonie-Bruxelles n'apprécie pas ce genre d'attitude et ne se voit pas travailler avec lui dans de telles conditions. Pour compliquer les rapports entre les deux, il y a cette déclaration de Christophe Brandt au micro de la RTBF : "Je ne comprends pas la tendance à Franklin Six à s'autodétruire." Dans cette entrevue, l'ancien coureur de Lotto pointait du doigt notamment son comportement parfois "excessif". "Cette phrase a été sortie de son contexte. Cela a suscité tout un remue-ménage et au final, on a retenu que le négatif sur Franklin", déplore-t-il pour DirectVelo.

LA COMMUNICATION A FAIT DEFAUT

Le directeur sportif Christophe Detilloux attristé par la situation retrousse ses manches pour tenter de renouer le contact entre les deux hommes au moment de Paris-Tours Espoirs. Les deux intéressés se sont alors expliqués et sont tombés d'accord."On aurait dû le faire beaucoup plus tôt. Nous avons mis les choses à plat car il y avait des problèmes à régler notamment au niveau de la communication interne", admet Brandt avant d'insister sur un point. "Cette histoire souligne l'importance de la communication entre l'encadrement des deux équipes, le coureur et l'entourage de Franklin Six. C'est ce qui a fait défaut."

En réalité, Christophe Brandt est avant tout le premier convaincu de l'immense potentiel de sa recrue. Pour preuve, il lui avait proposé un contrat de deux ans dans son équipe dès le mois d'avril. "Personne ne peut nier les qualités intrinsèques de Franklin. C'est un travailleur. Il a de l'ambition, ce qui est une bonne chose. Cependant, il met la barre trop haute et il le sait. Il doit bosser là-dessus car cela lui cause beaucoup de tort."

Pour descendre d'un cran cette hauteur de barre, Franklin Six doit oublier, à ce moment de sa carrière, de marcher dans les pas de son oncle, Frank Vandenbroucke. "Frank a réalisé des merveilles sur un vélo. Il doit sortir du rôle de l'héritier de VDB. Le plus important à l'heure actuelle, c'est le développement de ses capacités physiques et mentales", soutient Brandt soutenu par son collègue Christophe Detilloux : "s'il y arrive, le reste suivra. Il peut également faire une brillante carrière sans réaliser les mêmes choses que Frank Vandenbroucke."

« JE ME METS DES IDEES DANS LA TÊTE »

Franklin Six n'ignore pas ce côté de sa personnalité. Connu pour son franc-parler, le vainqueur de la Handzame Challenge ne masquait pas son désir de rouler dans le WorldTour en 2018. Rester une quatrième année chez les Espoirs était "exclu". Il se voyait même chez Quick Step-Floors. "Je tiens à préciser que cela n'a rien à voir avec mon entourage. C'est moi qui me mets des idées dans la tête. J'ai fait le tour de la question chez les Espoirs. Des gars qui n'avaient pas cassé la baraque chez les Espoirs ont réussi à passer dans le WorldTour. Je me disais pourquoi pas moi."

Durant l'hiver et sa première année professionnelle, le cinquième de Liège-Bastogne-Liège Espoirs veut travailler sur la gestion de la pression. "Jusqu'à présent, j'ai toujours connu des extrêmes au niveau moral. Quand je rate une course à cause d'une chute ou de la malchance, ma déception prend des proportions trop grandes. C'est un point sur lequel je dois m'améliorer car il y aura encore des coups bas dans ma carrière de cycliste."

C'est pourquoi WB-Veranclassic-Aqua Protect est la structure "dont il a besoin" pour son apprentissage et son développement. "Il doit bien comprendre qu'il n'a aucune obligation de résultat à ses débuts et que le plus important, c'est sa progression", souligne Brandt. "Avec Thierry Marichal et Frédéric Amorison, Franklin Six sera encadré comme il le faut, mais c'est aussi à lui de travailler sur ses points faibles et de veiller à avoir une attitude correcte", conclut Christophe Detilloux.

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