L'arrêt de l'Armée freine la poursuite olympique

Crédit photo Bettini - uec.ch

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Après une petite pause, la Coupe du Monde sur piste reprend son cours, avec la manche canadienne à Milton, en fin de semaine prochaine du 1er au 3 décembre. L'équipe de France d'endurance affichera un nouveau visage pour cette troisième manche. Steven Henry, l'entraîneur national, fait le point avec DirectVelo à la mi-temps de la Coupe du Monde.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu des deux premières manches de la Coupe du Monde ?
Steven Henry : Bon, voir très bon pour les garçons. Malgré la blessure au genou de Thomas Denis qui n'a pas été épargné cette année, ils ont un atteint un bon niveau de performance en poursuite par équipes. Ils étaient tous très impliqués et auraient bien aimé gagner une des deux manches (3e à Manchester NDLR). En revanche, les filles ont eu du mal à enchaîner après les Championnats d'Europe. Aujourd'hui, on ne peut plus se contenter d'un temps de 4'30" (4'31"6 à Manchester NDLR). Il faut élever le niveau de base à 4'27" si on veut être performant. Mais Laurie Berthon est montée en puissance après Berlin (4e de l'Omnium à Manchester) et je note une belle entrée en matière de Valentine Fortin.

De nouveaux visages apparaissent à l'occasion de la manche de Milton...
Depuis cet été, nous avions décidé d'y envoyer des Espoirs 1 (voir la sélection). Ils ont coupé depuis fin septembre, début octobre. Nous gardons une base des derniers Championnats du Monde Juniors pour qu'ils trouvent leurs marques sur des manches moins denses que les deux premières ou la dernière. Chez les filles, Laurie et Coralie seront les capitaines de route d'une équipe jeune.

Vous n'irez pas à Santiago-du-Chili. Est-ce une choix budgétaire ?
Effectivement, on évite un déplacement coûteux mais ce n'est pas la seule raison. Les jeunes, coureurs sont scolarisés et Valentin a déjà manqué de l'école à cause de sa blessure. Notre total de points au classement UCI nous permet aussi de faire l'impasse sur une manche. Le bloc de décembre est toujours compliqué pour nous car les pros sont pris par leurs premiers stages avec leurs équipes. C'est difficile de réunir beaucoup de monde pour partir loin.

Florentin Lecamus-Lambert et Vincent Crabos ont disputé les 6 Jours de Gand Espoirs. Etait-ce en préparation de la Coupe du Monde ?
C'est un bon moyen de travailler la technique. Au Canada, Morgan Kneisky sera associé à un jeune pour l'Américaine, Lucas Meunier ou Vincent Crabos.

Sur les deux premières Coupes du Monde, les Américaines étaient très rapides. Comment l'expliques-tu ?
Le format des Américaines en Coupe du Monde, 30 km avec un sprint tous les dix tours est plus nerveux que sur un Championnat du Monde (50 km et 20 sprints). C'est un bon moyen d'expérimenter des braquets et de former les coureurs. Avec le retour aux Jeux olympiques, le niveau va s'élever encore plus.

As-tu prévu des rassemblements sur route avec tes coureurs ?
Après le retour du Canada, des Juniors et des Espoirs iront au Grand Prix d'Anadia au Portugal du 15 au 17 décembre, avec aussi Soline Lamboley, Laurie Berthon et Coralie Demay. Nous resterons jusqu'au 22 décembre pour un stage route. Ensuite, en janvier, au moment de la Coupe du Monde de Minsk, il y aura un stage route à Hyères.

L'arrêt de l'équipe de l'Armée de Terre où devaient se retrouver Morgan Kneisky et Louis Pijourlet peut-elle gêner les performances de l'équipe de poursuite ?
Pour nous c'est une mauvaise nouvelle de voir Morgan et Louis sans équipe pro. Louis a énormément progressé. Il est devenu solide dans le groupe, notamment sur les départs où il met l'équipe sur un bon tableau de marche. Les voir retourner en DN1 n'est pas l'option qu'on préfère pour eux, par rapport à l'objectif des J.O. de 2020.

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