Des organisateurs belges pour une Ligue des Champions
Les Championnats du Monde de cyclo-cross ont fait le plein dans le Limbourg néerlandais, avec 37 000 spectateurs annoncés par les organisateurs. De l'autre côté de la frontière, en revanche, on commence à s'inquiéter d'un début de désaffection du public, même si le succès de la discipline reste sans égal dans la Flandre.
Plusieurs organisateurs se posent des questions. Golazo, société privée, organise quinze cyclo-cross UCI en Belgique dont les huit manches du challenge DVV, la Coupe du Monde de Namur et le SuperPrestigne de Zonhoven. Son coordinateur, Erwin Vervecken regrette le morcellement du calendrier entre trois challenges : la Coupe du Monde créée en 1993, le SuperPrestige, le pionnier, ouvert en 1982 et le Trophée DVV, ex-GVA, débuté en 1987. "Aux yeux des spectateurs, je pense que le calendrier est trop fragmenté. L'idée est de fusionner ces classements et de mettre en place une sorte de Ligue des Champions du cyclo-cross avec 20 à 25 épreuves", explique le triple Champion du Monde à DirectVelo.
RÉUNIR LES PLUS BELLES COURSES
Le projet reçoit le soutien de Sven Nys, aujourd'hui manager de l'équipe Telenet-Fidea. "Je suis favorable à cette idée", annonce-t-il à la télévision publique flamande. "Je veux encourager cette démarche qui est positive pour mon sport. J'espère que l'on pourra rassembler toutes les très belles courses, quel que soit le classement auquel elles appartiennent actuellement. Je suis convaincu qu'on peut en profiter pour continuer l'internationalisation. Je pense aux nouveaux marchés comme la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, mais aussi aux pays traditionnels. J'ai vu récemment un incroyable Championnat de France en Bretagne, avec énormément de spectateurs présents".
L'internationalisation est un enjeu pour le développement du cyclo-cross. A son origine, le SuperPrestige regroupait des courses en Suisse, en Italie, en France (à Harnes) et bien sûr, en Belgique et aux Pays-Bas. Aujourd'hui son périmètre se réduit à ces deux derniers pays. Du côté de l'UCI, on considère que sa Coupe du Monde est le meilleur moyen d'atteindre cet objectif. "Notre priorité reste l’internationalisation. Nous avons réussi à avoir neuf beaux rendez-vous et on sait désormais sortir d’Europe", répond Christelle Reille, la coordinatrice UCI du cyclo-cross.
PAS LA PRIORITÉ DE L'UCI
La mise en place de cette compétition unique ne sera cependant pas aisée car beaucoup de différences se sont installées au fil des ans. "Que devons-nous faire avec les primes de départ ? Elles sont la règle dans tous les challenges à l'exception de la Coupe du Monde. Il ne faut pas que les coureurs perdent de l'argent", fait remarquer Vervecken. "Les partenaires commerciaux ne sont pas les mêmes. Ils sont liés avec les épreuves pour une certaine période. On doit aussi prendre soin des autres courses qui ne seront pas concernées par cette Ligue des Champions", évoque Sven Nys, cette fois à DirectVelo au sommet du Cauberg à Valkenburg.
Les différentes parties n'ont, pour l'instant, pas encore évoqué le projet des organisateurs belges, toutes ensemble. "A ce jour, il n’y a eu aucune réunion sur le sujet, mais cela va venir après la fin de la saison, avec tous les organisateurs et l’UCI", indique Nys, détenteur du record de victoires dans les trois challenges de régularité. De son côté la fédération internationale n'est pas demandeuse. "Il y a quelques discussions, effectivement. Je sais que certains sont favorables à ce projet mais l'écart entre la Coupe du Monde et les autres séries a augmenté. Les manches de Coupe du Monde sont plus disputées, plus médiatisées et font venir plus de public", analyse Christelle Reille qui croit surtout "qu'il faut plutôt retravailler le modèle des circuits belges".