Alexys Brunel s'est bien amusé. "Je n'ai pas couru intelligemment à la fin mais le principal pour moi était de faire la course", reconnaît le 3e de Liège-Bastogne-Liège auprès de DirectVelo. Le Nordiste du CC Etupes a pris le taureau par les cornes et le guidon par les cocottes au sommet de la côte de la Redoute. "Comme Vandenbroucke, sourit-il. Je me sentais très bien mais j'étais surpris de me retrouver seul. Je me suis dit que personne ne voulait partir à 40 kilomètres de l'arrivée", analyse-t-il.

« JE ME SUIS DIT QUE ÇA IRAIT LOIN »

La folle aventure du Champion de France Espoirs du contre-la-montre s'est achevée sur les pavés de la nouvelle -et ultime- difficulté du parcours, la cote de la Rue Haute. "Moi qui aime les pavés, elle ne m'a pas porté chance. Quand Almeida m'a doublé, j'ai vu que je n'avais plus beaucoup de gasoil. J'ai bien fait d'attendre le Colpack (Andrea Bagioli NDLR), c'était mieux d'être à deux pour finir".

S'il a  laissé exprimer son panache dans la Redoute, le coureur de 19 ans a fait parler sa science de la course pour flairer le bon coup. "J'ai lu la course comme il le fallait. Quand j'ai vu toutes les grosses équipes dans l'échappée de quatorze coureurs, j'ai pris le temps d'analyser la situation. Je me suis dit que ça irait loin. J'ai dit à Théo Delacroix, qui a fait un super boulot, de ne pas trop en faire car je ne voyais pas qui allait rouler derrière. Cette année, j'essaie de courir juste, de compter mes coups de pédale. Je pense que jusqu'à mon attaque, j'étais celui qui en faisait le moins dans l'échappée", raconte celui qui s'était échappé avec Rémi Cavagna dans la Drôme Classic.

« DEÇU DE MON DEBUT DE SAISON »

Ce Liège-Bastogne-Liège, sur des routes que connaît bien cet ancien vainqueur de la Philippe Gilbert Juniors, était le dernier objectif de son début de saison.  "C'est mon premier podium de l'année", rappelle-t-il, déçu de ses résultats depuis le mois de février. "Je n'avais réussi que deux Top 10 avant Liège : 5e à Vougy en Coupe de France et 9e du Grand Prix d'Aix". Surtout, son rendement dans les courses qu'il admire le plus depuis les Juniors, les Flandriennes, avait déçu l'ancien vainqueur du Gand-Wevelgem Juniors. "Les circonstances de course n'étaient pas de mon côté. Au Tour des Flandres, je casse deux vélos. Je commençais à douter un peu. L'an dernier, j'étais toujours à l'avant. Je me suis remis en question mais je ne voyais pas ce qui n'allait pas. Mon entraîneur Nicolas Boisson m'a dit de ne pas m'inquiéter. Nous avons suivi le programme prévu sans rien changer". Et à Liège, le vent a tourné. "Tout s'est bien goupillé cette fois-ci".