Anna Van der Breggen troquerait bien son jambon contre de l'argent

Crédit photo Etienne Garnier - www.velofotopro.com

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Pour la deuxième année consécutive, Anna van der Breggen s'est imposée au sommet de la côte d'Ans pour remporter Liège-Bastogne-Liège. La Néerlandaise qui vient de fêter ses 28 ans, a devancé Amanda Spratt (Mitchelton-Scott). Grande favorite ce dimanche, la sociétaire de Boels Dolmans CT n'a pas eu victoire facile. "Amanda Spratt m'a bien compliqué la tâche", déclare-t-elle à DirectVelo à l'arrivée. Déjà lauréate de la Flèche Wallonne et du Tour des Flandres, la première du classement du WorldTour revient sur sa course avec DirectVelo.

DirectVelo : As-tu eu peur quand Amanda Spratt a démarré à vingt kilomètres de l'arrivée ?
Anna van der Breggen: Son attaque est arrivée au bon moment. Ce n'était pas facile à gérer car tu veux attendre le plus longtemps possible avant d'attaquer et d'un autre côté, il ne faut pas démarrer trop tard. Je suis contente d'avoir pu la reprendre dans la Côte de Saint-Nicolas. Ensuite, dans la Côte d'Ans, j'ai pu la décramponner et finir en solitaire.

« TU DOIS PRENDRE TES RESPONSABILITES »

Et aucune crainte en voyant Pauline Ferrand-Prévot s'envoler au sommet de la Redoute ?
Non pas du tout. Elle a attaqué de loin. Je pouvais compter sur mes coéquipières pour revenir sur elle. En revanche, j'étais quand même plus stressée avec Amanda Spratt devant. Je n'avais plus que Megan Guarnier à ce moment-là. Tu n'as plus le choix. Tu dois prendre tes responsabilités.

Tu gagnes cette année deux des trois classiques ardennaises et le Tour des Flandres. Comment juges-tu ta campagne des classiques ?
C'est exactement les mêmes sensations que l'an dernier. Je suis contente de m'être imposée autant car si ça a l'air facile de lever les bras si souvent, il faut toujours bien s'entrainer et se conditionner mentalement.

Ta victoire au Tour des Flandres ne te donne pas envie de te concentrer exclusivement sur les classiques flamandes ?
Non, car je ne peux pas dire à mon équipe que je ne courrai pas les Ardennaises. Nous ne sommes que dix dans l'équipe et tu ne peux pas faire ce que tu veux comme chez les hommes. Tu ne peux pas autant sélectionner que chez les hommes. Tu fais les courses que tu aimes et à côté de cela, tu dois prendre le départ de courses que tu affectionnes moins.

« LA CYCLISME FEMININ N'EST PAS PRÊT POUR PARIS-ROUBAIX »

David Lappartient aimerait voir la création d'un Paris-Roubaix féminin. Qu'en penses-tu ?
Il faut voir comment cela s'organiserait. C'est sympa de rouler le même jour que les hommes. L'attention du grand public augmente, mais le plus important c'est de rendre toutes les courses télévisées. Il faut que le cyclisme féminin passe encore un cap. Je gagne ce dimanche la Doyenne, mais il n'y avait pas de direct. C'est la priorité. Au lieu de créer des grandes courses, il faut penser à la visibilité. De plus, je ne pense pas que le cyclisme féminin soit prêt pour courir un Enfer du Nord, d'autant que notre peloton n'est pas très étoffé.

Tu as reçu un jambon comme trophée. Tu vas en faire quoi ?
Je ne sais pas. Pour être honnête, j'ai encore celui de l'an dernier. Je pense que je vais le donner au staff. Je pense qu'il faut trouver un boucher pour pouvoir le découper correctement. Personnellement, je ne suis pas une grande fan de viande.

Tu aimerais avoir un autre cadeau alors ?
Oui, avoir la même grille de prix que les hommes (1 150 euros à la première contre 20 000 euros au premier NDLR)

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