Pour sa première victoire de la saison, Mattéo Vercher a fait coup double en s’offrant une étape puis le classement général du Tour du Val de Saône-La Prestige (Fédérale juniors) le week-end dernier. "Après la saison de cyclo-cross, j’ai mis du temps à retrouver les bonnes sensations sur route. Cela fait très plaisir de gagner ! Pour moi, mais aussi pour l’équipe qui a fait un très gros travail pour que je conserve ma première place au général", déclare-t-il à DirectVelo.

« JE LEUR REVAUDRAI CELA »

Après un début de course assez classique avec une échappée de trois coureurs, la première étape de la compétition bourguignonne devient le théâtre d’un évènement exceptionnel. "C’était une course un peu bizarre, euphémise le sociétaire du Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin. A 30 kilomètres de l’arrivée, le peloton s’est trompé de route. On a fait trois bornes avant de s’apercevoir qu’il n’y avait plus de motos ni de voitures autour de nous", s’amuse-t-il. Après avoir remis tout le monde dans le bon sens, les organisateurs donnent un nouveau départ en laissant 30 secondes d’avance aux trois échappés. "Ils ont rapidement pris 1’30. L’équipe avait prévu de rouler pour Quentin (Emorine), mais je me suis retrouvé dans un contre avec un autre gars. On a roulé comme des sacs jusqu’à reprendre l’échappée". A trois dans le final, le Rhônalpin parvient à faire la différence en partant à 600m de l’arrivée. "Je voulais être certain de gagner en partant de loin dans la montée finale", explique-t-il.

Avec une cinquantaine de secondes d’avance sur la plupart de ses adversaires, Matteo Vercher dispose d’une avance confortable avant le contre-la-montre du lendemain. "Le vainqueur, Louka Pagnier, me met 40 secondes. J’ai fini le contre-la-montre complètement cuit, concède-t-il, mais toujours leader". Dans la dernière étape, le Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin a donc consigne de contrôler la course. "L’équipe a fait un travail énorme du kilomètre zéro jusqu’à l’arrivée". Mais ce travail n’empêche pas Joris Delbove, adversaire direct pour le général, de tenter de fausser compagnie au peloton."J’ai eu un peu peur à ce moment-là. Quand il sort, mes coéquipiers n’étaient plus devant. Je me suis mis à la planche. Louka Pagnier et son équipe d’Argenteuil aussi. Et mon équipe est revenu ensuite".  Au final, le peloton arrive groupé, synonyme de victoire au général. "Quentin (Emorine) est passé près de la victoire d'étape. Il l’aurait vraiment méritée après tout le travail qu’il a fait pour moi. Lui et toute l’équipe ont été extraordinaires : je leur revaudrai cela !", s’exclame le coureur de 17 ans.

PRIORITE AU CYCLO-CROSS

De son passage chez les Juniors, -" qui m’aura valu quelques crampes sur les premières courses "-, le cycliste retiendra surtout la diversité des situations de course et le travail d’équipe. "En Cadets, c’était souvent plié dès le départ. Là, ce n’est pas le cas. Et ces coureurs qui n’hésitent pas à se sacrifier pour l’autre, à se dévouer, être solidaires. C’est vraiment sympa. C’est du beau vélo", apprécie-t-il. Pour autant, le 11è du Championnat de France Junior de cyclo-cross ne veut pas dévier de son objectif principal qui reste de performer la saison prochaine dans les sous-bois.

"Je mettrai un terme à ma saison sur route après le Tour du Valromey (15 juillet, NDLR) dont le parcours emprunte mes routes d’entrainement". S’il se verrait bien "peser sur la course" et y "faire un résultat", c’est en cyclo-crossman que Mattéo Vercher veut briller l’hiver prochain. "C'est clairement ma priorité. Cela risque d’être la dernière année pour moi, car je ne pourrai pas jongler entre les deux disciplines ensuite. On verra si je peux continuer un peu, mais a priori, le cyclo-cross ne sera plus une priorité en Espoirs", prévient-il.