Morgane Coston a remporté, dimanche, la première édition de l'Ain'Tour Féminin, disputée entre Lélex Monts-Jura et le col de la Faucille (88,1 kilomètres). "Gagner cette épreuve me permet de confirmer ma progression et d’affirmer mes qualités en bosse. Sur le plan collectif, ce succès vient renforcer notre équipe. Nous avons des filles très fortes, un collectif solidaire et une vision tactique de la course. Chaque fille de l’équipe a fait un boulot extraordinaire et s’imposer au Tour de l'Ain n’est que l’aboutissement de leur travail".

À DOMICILE

Un succès d'autant plus plaisant que la sociétaire de la DN BioFrais évoluait à domicile. "C’est toujours extraordinaire de gagner à la maison, devant les sponsors, les amis et les gens qui nous suivent", apprécie la lauréate de l'épreuve nationale disputée en marge du Tour de l'Ain masculin.

Bien que proche de chez elle, Morgan Coston, 27 ans, n'avait pas fait de cette course un objectif prioritaire. Dimanche matin, elle ignorait où se situer par rapport à la concurrence. "Il y avait du beau monde au départ, estime-t-elle pour DirectVelo. Et en réalité, je ne me fixe pas de course à gagner. Je joue avec la forme du moment, et une fois au départ, quand l’équipe me protège, je ne me pose plus de questions". Son profil de grimpeuse lui permettait d'avoir des espoirs au départ de Lélex. "Je savais que je pouvais être assez performante sur une arrivée au sommet", glisse la lauréate de la Coupe de France de Pujols.

« C'ÉTAIT IMPENSABLE »

DN BioFrais avait choisi de protéger deux filles : Manon Souyris et, donc, Morgan Coston. Elles devaient attendre la montée finale pour essayer de faire la différence. Les autres athlètes de la structure basée à Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie) ont, elles, suivi ou provoqué des attaques. Mais en raison d'un fort vent de face, aucun groupe n'a pu prendre le large.

Au pied de la Faucille, Morgan Coston a été victime d'une crevaison. Attendue par Alice Coutinho et Audrey Hernandez, elle a pu revenir assez rapidement sur un peloton qui ne comprenait plus qu'une vingtaine d'unités. "Le Centre Mondial du Cyclisme a imposé son train au pied de la bosse, relate-t-elle. Nous nous sommes détachées à six avec Edwige Pitel et quatre filles du CMC. Elles ont attaqué à tour de rôle mais je ne me suis pas affolée. J'avais reconnu la montée et je savais que ça allait se jouer à la fin". Sentant ses adversaires en difficulté, Morgane Coston a imposé son rythme et s'est envolée à 3500 m du sommet. "J’ai poursuivi mon effort, et je l’emporte en solitaire avec 42" d’avance. C’était impensable pour moi", sourit-elle, le regard tourné vers son prochain objectif : le Championnat de France.