Jeannie Longo (Team Pro Féminin Les Carroz) est devenue ce samedi matin championne de France sur route. Elle devance Christel Ferrier-Bruneau (Béziers Méditerranée Cyclisme) et Edwige Pitel (Team Pro Les Carroz). Retrouvez ici le direct du championnat de France dames.

Jeannie Longo (Team Pro Féminin Les Carroz), championne de France sur route
« Les dernières 48 heures ont été un peu folles, je n'ai pas trop récupéré. Au départ, j'étais nerveuse, je manquais de sommeil et de récupération. Je n'avais pas de jus. Donc je suis restée tranquille pendant les deux premiers tours. Sur la montée pavée, je n'étais pas si mal, mais tout de même, je n'étais pas super. Surtout qu'avec ma récente chute, j'ai toujours une douleur à la fesse droite. Du coup, je me sens mieux en danseuse ou en bec de selle... tout ce qu'il ne faut pas faire sur des pavés. Mais je ne me suis jamais affolée, surtout que devant, il y avait toujours Edwige Pitel. C'est dans la bosse du quatrième tour qu'Edwige a fait le forcing. Elle était bien partie, mais elle stagnait à 20 mètres de nous. J'ai voulu la rejoindre, mais ça réagissait toujours derrière. C'est ensuite Maryline Salvetat (VSLL Castres) qui a attaqué vers le sommet de la bosse. Moi j'ai contré sur le faux plat. Ca n'a pas été facile, car les filles s'entendaient bien derrière. Et je savais qu'il me fallait 30 secondes d'avance avant d'arriver sur les pavés. Tout à coup, l'écart est passé à 35". Je me suis alors dis que c'était bon. Et puis de toute manière, si j'avais été reprise, c'aurait été bon pour Edwige. Maintenant, l'objectif, ça va être les Jeux Olympiques. Je vais d'abord aller en Amérique, pour ne pas avoir à faire Paris - Pékin directement et de subir un trop gros décalage horaire. »

Edwige Pitel (Team Pro Féminin Les Carroz), médaille de bronze
« Avant la course, on n'a pas discuté pour savoir qui serait le plus en forme. Ca se fait pendant la course. D'autant plus qu'on se connaît bien, on connaît chacune les forces de l'autre. Je savais qu'elle allait attaquer dans le faux-plat qui suit la bosse. Mon point fort, ce sont les bosses raides, Jeannie, c'est surtout sa puissance dans ce genre de faux-plat qui fait la différence. Quand elle est partie, je n'ai pas essayé de contrer pour éviter de ramener les autres filles. Je suis restée au chaud dans le groupe, alors les filles n'ont ensuite pas trop rouler pour me contrôler à mon tour. Au final, je m'en sors bien grâce aux pavés. Je ne suis pas une grande sprinteuse, mais ce secteur pavé a bien usé les filles rapides. »

Julie Krasniak (UC Bassin Houiller), championne de France espoir sur route
« Jeannie Longo était très forte, encore une fois. Je ne pense pas que Jeannie était vraiment mal en début de course. En revanche, la tactique de ses adversaires a été mauvaise. Il aurait fallu qu'elles s'entendent pour rouler ensemble, contre Longo. A la place, c'était chacun pour soit. Elles n'ont pas couru pour battre Longo. Alors que Longo, elle, avait Edwige pour l'aider. Je pense aussi que Maryline Salvetat a attaqué et fait des efforts trop tôt. Mais il faut dire que ça va vite, et qu'on n'a pas toujours le temps de réfléchir. Jeannie est partie sans à-coup. On a toujours l'impression qu'elle ne fait pas d'effort, qu'elle ne respire pas. Ca ne fait pas rêver. Entre ce qu'on fait pour le titre espoir et la course pour la victoire, ce n'est pas le même monde. Pour la plupart, devant, le vélo c'est leur métier. Moi je suis étudiante en deuxième année de droit. Aujourd'hui, j'ai des sponsors qui m'aident, c'est aussi pour ça que j'étais très motivée. Mais je ne peux quand même pas faire un choix entre mes études et la route. Je n'aurais rien à y gagner. »