Quentin Pacher : « Attaquer c'est ce qui me motive »
Depuis qu'il est passé pro, Quentin Pacher n'avait encore jamais pu lever les bras. Le coureur de Vital Concept CC, victime d'une chute en avril à la Flèche Wallonne est revenu en forme pour s'imposer à Cluses, au terme de la dernière étape du Tour de Savoie Mont-Blanc. L'ancien sociétaire de l'Entente Sud Gascogne a eu le temps de penser aux dirigeants qui l'ont "mis sur un vélo", après une échappée en solitaire de plus de 60 bornes. "Un truc de fou !"
DirectVelo : A qui as-tu pensé dans la dernière ligne droite ?
Quentin Pacher : J'ai pensé à deux personnes disparues qui m'ont mis sur un vélo : Dominique Arnaud et Patrick Delmonteil, mon premier éducateur. Je suis super content car ça faisait longtemps que je tournais autour d'une victoire après avoir été blessé et galéré pour revenir à un bon niveau. Il n'y a pas de petites courses. Ici le plateau est très relevé.
« JE SAVAIS QUE ZOIDL NE DESCENDAIT PAS TRES BIEN »
Ton attaque était-elle prévue ?
J'ai des sensations en dents de scie sur ce Tour de Savoie. Ce matin j'avais envie de faire la course d'entrée. Quand je pars dans le Plateau des Glières je ne pense pas aller au bout mais surtout, anticiper le retour des favoris.
A partir de quand as-tu cru à la victoire ?
Je me suis mis à mon rythme et je ne perdais pas de temps. Au pied de la dernière bosse j'ai vu que j'augmentais mon avance, c'était bon signe mais je savais que c'était raide et qu'il ne fallait pas s'enflammer. Au sommet j'ai 30" sur Zoidl et je sais qu'il ne descend pas très bien. Alors j'ai fait la descente à tombeau ouvert. J'ai vu en-bas que j'avais les voitures derrière, c'est qu'il y avait plus de 30" d'avance.
Jusqu'à présent comment s'était passé ton Tour de Savoie Mont-Blanc ?
Le premier jour, je me suis pris un gros coup de chaud. Le lendemain matin j'ai vu que je n'étais pas dans le rythme alors j'en ai gardé pour faire un beau chrono l'après-midi. Je termine 5e du contre-la-montre, j'étais satisfait. Samedi, c'était une grosse étape, surtout que je ne suis pas capable de tenir le rythme des meilleurs dans de longues ascensions.
« J'AI DES RESPONSABILITES »
L'étape te convenait mieux ce dimanche ?
Je suis plus un puncheur qu'un grimpeur. Quand les ascensions sont longues et répétées, je suis usé. Aujourd'hui le Plateau des Glières n'excédait pas 10 kilomètres, la dernière faisait 5 kilomètres, ça me convenait mieux. Quand on est seul devant, on gère mieux son effort sans être à la merci du rythme des autres.
Tu es connu pour ta régularité. Est-ce que cette victoire va te servir de déclic ?
Cette année, j'ai déjà passé un cap avec des places entre 5 et 10e (au Tour du Haut-Var, au Tour de Sharjah, au Circuit de la Sarthe, au Tour de Provence, NDLR). Mais c'est vrai que je dois prendre un peu plus de risques pour aller gagner des courses. Chez les Amateurs, j'étais dans l'excès inverse, j'étais toujours à l'attaque, je partais de trop loin et je n'avais pas beaucoup de résultats. Mais attaquer c'est ce qui me motive sur le vélo. Pour une première victoire, partir tout seul à 62 kilomètres de l'arrivée, c'est un truc de fou.
Tu as des libertés dans l'équipe ?
J'ai plus que des libertés, j'ai des responsabilités. On m'attend en tant que puncheur. On m'a fait confiance sur les Ardennaises et les premières courses vallonées de la saison. L'équipe essaie de bien m'entourer dès que c'est dur. Jusqu'à ma blessure, j'ai répondu présent.
Il reste un beau Championnat de France pour bien terminer la première partie de saison et j'espère qu'avec l'équipe on va faire un beau truc.