Axel Flet : « Tourner la page », ou les pros
Samedi dernier, Axel Flet avait du mal à réaliser qu’il venait de décrocher la médaille de bronze à l’occasion du Championnat de France sur route Amateurs, à Mantes-la-Jolie (lire ici). A 24 ans, on peut imaginer le Nordiste désormais parfaitement lancé vers de nouveaux objectifs, à court et plus long terme. Et pourtant… “Je pense tourner la page en fin de saison. Peut-être que je courrai encore dans la région, pour le plaisir, sans me prendre la tête, mais plus à ce niveau et avec un calendrier complet”, lâchait-il à DirectVelo après la conférence de presse. “Que j’arrête le haut-niveau ou que je passe pro, c’était sûrement mon dernier Championnat de France Amateurs”, ajoute le sociétaire de l’ESEG Douai, qui souhaite donc se retirer, à moins qu’il ne se voit proposer un contrat professionnel.
« J’AI VU QUE J’AVAIS LE NIVEAU »
Cette dernière option, Axel Flet n'y croit pas trop, et ce pour différentes raisons. La première : sa situation de coureur de DN3. “Laurent Pillon, à la tête de l’équipe, NDLR) essaie de voir ce qui est possible de son côté. J’espère que cette médaille va pouvoir faire bouger les choses. Mais bon, la mentalité française… Je trouve que c’est compliqué. Je suis en DN3, j’ai 24 ans… Les coureurs sont trop ciblés. Maintenant, il faut courir dans telle ou telle DN pour espérer avoir une chance de passer pro. Je pense que dans quelques années, tout ça sera fini. Il n’y aura plus de DN1, DN2 ou DN3… Il faudra revenir à quelque chose de plus logique”, peste le garçon, conscient également qu’un grand nombre de coureurs ont ou avaient le même rêve que lui. “Quand je vois des coureurs comme Dassonville ou Evrard qui ne sont pas ou plus pros, je me demande comment je pourrais moi-même être pro. Il faut connaître des gens, je crois…”.
Stagiaire chez Veranclassic-AGO en 2016, Axel Flet connaît le haut-niveau et s’y sent à sa place. “Je pense avoir le niveau. Avec Veranclassic, j’ai souvent eu l’occasion de courir en Wallonie sur de très belles courses, au niveau supérieur aux manches de la Coupe de France pro”, affirme celui qui avait notamment participé au Grand Prix de Wallonie et au Grand Prix d’Isbergues lors de son stage. Habitué des épreuves belges, il avait d’ailleurs disputé une Classe 2 à Oetingen trois jours avant le Championnat national. “J’ai vu que j’avais le niveau. J’ai attaqué avec Jérôme Baugnies (vainqueur de l’épreuve, NDLR). J’ai compris que j’étais prêt. Il me manquait peut-être juste un peu de jus pour être hyper serein en arrivant à Mantes”.
« J'ÉTAIS UN PEU BÊTE »
Et si Axel Flet tentait de démarcher l’équipe Roubaix-Lille Métropole en vue de la saison 2019 ? “Je les connais depuis les Juniors. C’est à eux de voir. J’ai peur qu’ils me voient encore comme le coureur de 18 ans qui était “fou-fou” et pas très sérieux. J’aimerais déjà être stagiaire cet été mais pour ça, il faudrait que ce soit en Conti Pro ou en WorldTour… Sinon, pourquoi ne pas passer pro en Belgique, aussi ? J’espère avoir une ouverture là-bas également”. Quoi qu’il en soit, le 9e de l'étape d'Arras d'A travers les Hauts-de-France, en mai dernier, veut continuer sur sa lancée du Championnat national. “Je me concentre sur ce que je sais faire. Je suis régulier depuis le début de saison. Il m’a manqué une belle victoire en Belgique car j’ai commis quelques erreurs. Il faut continuer jusqu’à la fin de saison”.
Surtout, il a déjà réussi son pari de revenir à Douai, après des expériences à Dunkerque Littoral puis au Team Probikeshop Saint-Etienne Loire. Et il promet avoir beaucoup changé, comme pour convaincre une équipe professionnelle de lui faire confiance. “Lors de ma première expérience à Douai, en DN1, je n’étais pas le coureur le plus sérieux du monde. J’étais un peu bête. Depuis, j’ai appris. Je suis allé dans des équipes qui m’ont fait évoluer, comme Saint-Etienne. En 2018, je voulais rendre à Laurent (Pillon) tout ce qu’il m’a apporté durant ces dernières années. C’est un grand Monsieur du vélo. Je sais que ma médaille de bronze l’a rendu très heureux. Il m’avait dit qu’il était sûr que j’allais faire un bon truc ici, car Mantes-la-Jolie avait déjà réussi au club par le passé… Et j’ai réussi à le faire !”.