Jaakko Hänninen : « Taaramäe a essayé de me tester »
Jaakko Hänninen a surpris les équipes professionnelles présentes au départ pour s'imposer, ce dimanche, au Tour du Gévaudan-Occitanie (1.2). Après une course montagneuse, il a devancé Rein Taaramäe (Direct Energie) dans un sprint à deux (voir classement). Le coureur de 21 ans succède ainsi à Guillaume Martin (Wanty-Groupe Gobert) au palmarès de la course lozérienne. Au passage, il endosse également le maillot de meilleur jeune et de meilleur amateur sur le podium de l’épreuve. L’Espoir de l’EC Saint-Etienne Loire est revenu sur sa course et sa saison auprès de DirectVelo.
DirectVelo : Tu bats un coureur comme Rein Taaramäe, que représente cette victoire devant plusieurs professionnels ?
Jaakko Hänninen : C’est ma plus grande victoire, même la plus belle victoire que je n'aurais jamais imaginée. Avant la course, je savais que le parcours me correspondait. Mais je n’imaginais pas ce dénouement.
Comment as-tu manoeuvré face, notamment, aux équipes professionnelles présentes aujourd’hui ?
Je savais qu’il y avait au départ de très grosses formations comme Direct Energie. Ma condition était très bonne, notamment pour la montagne. Mais je n’étais pas sûr que le déroulement de la course me convienne tant que ça. J’ai eu de la chance que Direct Energie mène à un rythme effréné dans le Col de Finiels. Le groupe s’est automatiquement réduit au sommet. Après ça, j’ai simplement essayé de rester à l’avant le plus longtemps possible.
« C'ETAIT LUI LE PROFESSIONNEL ET MOI L'AMATEUR »
Tu enchaines les performances ces derniers temps et tu restais sur deux podiums, à chaque fois battu au sprint...
J’ai fait 2e et 3e la semaine dernière (Tour de l’Agglo de Bourg-en Bresse et la Classic Jean-Patrick Dubuisson, NDLR). C’était très dur mentalement quand j’étais avec Taaramäe dans le final, car je sais que je ne suis pas un vrai sprinter. Cependant, je connaissais les derniers mètres par coeur. Je savais qu’il fallait rester sur la gauche de la route pour faire le moins de chemin possible. Il m’a ensuite suffit de lancer le sprint au bon moment pour l’emporter.
Il parait que vous avez fait du sur-place dans le dernier kilomètre…
Taaramäe est resté dans ma roue après la flamme rouge. Rein m’a dit que si l’on continuait, Bouchard allait revenir. Il essayait de me tester pour que je lance mon sprint plus tôt. Je lui ai répondu que je n’avais aucune pression car c’était lui le professionnel et moi l’amateur.
« APRES LE CHAMPIONNAT DU MONDE J'EN SAURAI PLUS »
Tu as beaucoup progressé cette année. Comment l’expliques-tu ?
J’ai beaucoup travaillé et notamment la montagne, les ascensions. Je peux voir désormais que j’ai résolu nombre de mes défauts en travaillant les montées. Et si je grimpe beaucoup mieux aujourd’hui, je dois encore travailler d'autres domaines comme le sprint qui n’est pas ma spécialité.
Avec tes résultats as-tu des contacts pour passer chez les pros ?
Je prends les courses une par une et je suis concentré sur chacune d’elle. Je ne suis pas encore sûr de mon avenir. Tout est encore très ouvert. Je pense qu’après le Championnat du Monde, la semaine prochaine, j’en saurai plus.