Alexandre Balmer : « Je veux être le meilleur »
Alexandre Balmer, battu dans un sprint à deux pour la médaille de bronze par l'Italien Alessandro Fancellu, a pris ce jeudi la 4e place du Championnat du Monde d'Innsbruck (voir classement). En zone mixte, le Suisse n'affichait aucune déception de rester en bas de la boîte. Le Champion du Monde de VTT, qui donnera priorité au cross-country jusqu'aux JO de Paris 2024, est revenu sur sa course et évoque son avenir pour DirectVelo.
DirectVelo : Que t'inspire ta 4e place sur ce Mondial ?
Alexandre Balmer : J'ai attaqué à la flamme rouge. Je n'aurais pas du le faire mais j'apprends. Ce n'est que mon douxième jour de course sur la route cette année. Remco, lui, il a 30 victoires cette saison. Ce n'est pas douze jours de compétition... Beaucoup de coureurs ici ne font que ça de leur vie, ce n'est pas mon cas. Avec des si, j'aurais pu devenir Champion du Monde. Ça s'est passé ainsi. J'ai terminé la course, j'aurais pu chuter violemment. J'ai beaucoup appris encore aujourd'hui (jeudi). C'est important pour le futur.
« JE COMPTE LES HEURES AVANT LES COURSES »
Que dois-tu encore améliorer ?
Je suis déçu de ne pas m'être transcendé dans la dernière montée. J'ai voulu en garder. Normalement, je donne tout ce que j'ai. Aujourd'hui (jeudi), je me suis dit « c'est un Mondial, je dois faire attention ». J'ai changé ma philosophie et ça a peut-être été une erreur de le faire sur un Mondial. Quand je viens sur une course, c'est pour m'amuser. Je reste derrière, je parle avec les autres... Puis j'attaque, je roule à fond. Je ne compte pas mes coups de pédales. Là, il y avait une médaille au bout et on sait que chaque effort se paie à la fin. J'ai encore de l'énergie après cette course. J'aurais pu faire encore un tour mais la course est finie (sourires).
On te sentait détendu avant la course...
Je suis venu ici sans pression. Ma saison était déjà réussie. Je suis toujours détendu au départ d'une course. Ce n'est pas une obligation d'être engagé pour moi. Je compte les jours puis les heures à chaque fois. Le matin d'une épreuve, je me dis : « P*tain, je ne peux plus attendre. Elle ne veut pas partir cette p*tain de course ! ».
« PAS ENVIE D'ÊTRE LE DEUXIÈME »
En tant que Champion du Monde de VTT, qu'est-ce que ça te fait d'entendre que Remco Evenepoel est le nouveau Eddy Merckx ?
Je ne fais pas que de la route, je pratique aussi le VTT. Et surtout, je suis apprenti à côté du vélo. Il mérite qu'on dise de lui qu'il est un extra-terrestre. Il doit profiter de lire qu'il est le meilleur. Ça ne sera peut-être pas toujours le cas. Je vais tout faire pour être, moi, le meilleur. Je suis un garçon ambitieux. Je n'ai pas envie d'être le deuxième, je ferai tout pour être le premier dans le futur. Mon père et mon entraîneur sont là pour me freiner. Sans eux, je serais capable de m'entraîner jusqu'à 10h du soir. Je suis tellement motivé que j'ai l'impression de ne pas en faire assez. Ils évitent que je me grille. En apprentissage, je suis debout toute la journée. C'est parfois pénible. Ce n'est pas top pour la récupération...
Tu as donc encore une marge de progression...
Oui. J'ai terminé 12e du chrono, ce résultat ne me déçoit pas. Il me motive à encore plus travailler. C'est dommage car là je suis en vacances. Je vais devoir rester tranquille pendant un mois alors que j'ai déjà envie de bosser tous les jours la position sur le vélo de chrono. Je suis motivé par l'idée de pouvoir encore progresser. J'arrive chez les Espoirs cet hiver, ça va également me motiver car je vais devoir passer un cap.
Avec quelle équipe évolueras-tu en 2019 pour la saison sur route ?
J'avais dit à toutes les équipes que j'attendais Innsbruck pour prendre une décision. Je vais en parler avec mon père. Je vais bien discuter avant de faire le meilleur choix possible. J'ai surtout été contacté par des équipes étrangères, notamment françaises. Je suis surtout en contact avec des Conti.