Jérémy Defaye : « J’ai essayé au maximum »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Jérémy Defaye ne sera plus dans les pelotons en 2019. Le Varois a fait le choix de mettre un terme à sa carrière cycliste, à 22 ans, après être notamment passé par le SCO Dijon et le Team Cycliste Azuréen. Plusieurs fois médaillé sur les Championnats de France, Juniors ou Espoirs, il revient sur sa décision et sur son avenir auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi avoir fait le choix de mettre un terme à ta carrière cycliste ?
Jérémy Defaye : Après le Championnat de France de l’Avenir, j’attendais de voir si mes résultats pouvaient découler sur quelque chose… J’avais terminé 2e du contre-la-montre derrière Alexys Brunel (voir classement). Mais non, il n’y a rien eu. Au fur et à mesure de l’année, j’ai vu que ça n’aboutissait pas à grand-chose. Je me suis demandé à quoi me servirait une année supplémentaire chez les amateurs lorsque j’ai compris que je n’allais avoir aucune opportunité du côté des pros.

« HEUREUX DANS MA NOUVELLE ACTIVITÉ »

Envisageais-tu cette situation depuis longtemps ?
La question s’est vraiment posée début septembre, mais je commençais à douter en avril-mai, lorsque j’ai eu une proposition pour travailler dans un magasin de cycles. Je savais que ça me plairait. En plus, c’est un magasin à l’ancienne, à l’italienne, petit avec une vraie proximité avec le client. Je me suis dit “pourquoi pas…”. Mais je n’étais pas arrêté sur cette décision. Comme je le disais, le fait de n’avoir aucune possibilité chez les pros a fini de me convaincre. J’aurais raté une opportunité d’emploi, dans un secteur qui me plait, pour rester amateur. Ce n’était pas raisonnable. Finalement, j’étais à l’essai au magasin à partir de début septembre, puis j’ai vraiment commencé à travailler le 1er octobre. Je vois des mecs avec qui je roulais passer au magasin… C’est sympa. Il y a du relationnel, de la mécanique, et tout ça dans le monde du vélo. Je suis heureux dans ma nouvelle activité.

La compétition ne te manquera donc pas ?
Ca ne me manque pas vraiment pour l’instant. Je ne peux pas avoir de regrets. J’ai essayé au maximum. Mon seul regret, c’est de ne jamais avoir été Champion de France. En Juniors, je suis passé assez près. Je n'étais pas loin d'Elie Gesbert (voir classement). Cette année en Espoirs, si Alexys Brunel avait fait le Tour de l’Avenir… Mais je préfère faire 2e derrière lui que de gagner sans lui. Tout le monde m’aurait dit que c’était parce qu’il n’était pas là et ils auraient eu raison de le souligner. Là au moins, j’étais à ma place. Il y avait à chaque fois plus fort, contre-la-montre comme sur route. Je ne serai jamais Champion de France, c’est comme ça.

« PAS ASSEZ RÉGULIER »

2018 était donc ta dernière occasion de te faire repérer par une équipe professionnelle : dans ces conditions, ne regrettes-tu pas d’avoir fait le choix du Team Cycliste Azuréen, en DN2 ?
Non car peu importe l’équipe pour laquelle tu cours, si tu marches fort, on le voit. J’ai eu un bon calendrier avec cette équipe. Il n’y a qu’à prendre l’exemple de Morne Van Niekerk. Il ne courait pas en DN1 lui non plus, mais il passe professionnel grâce à ses résultats. Le problème n’est pas là.

Alors quel était-il ?
Je n’ai pas été assez régulier. J’avais des résultats en dents de scie tous les ans. J’aurais pu marquer les esprits sur quelques grosses courses, mais je ne l’ai pas assez fait. J’ai toujours eu de bons résultats, dès les Juniors. Et sur tous les terrains ! En 2014, j’ai terminé 3e de la Classique des Alpes derrière Rémy Rochas et David Gaudu (et devant Aurélien Paret-Peintre et Victor Lafay, qui complétaient le Top 5, voir classement). Bien sûr, on sait qu’en Juniors c’est particulier et que ça ne veut pas dire que l’on sera grimpeur après, mais ça montrait quand même que je faisais partie des meilleurs. L’an passé, j’ai terminé 3e d’Annemasse-Bellegarde et j’ai terminé 5e de l’étape des chemins sur la SportBreizh. Ces courses-là étaient deux gros objectifs de ma saison. J’ai montré que je pouvais répondre présent le Jour-J, comme sur les Championnats de France. Visiblement, cela n’a pas été suffisant.

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