Axel Mariault : « On me disait de croire en moi »
Il y a quelques jours à peine, Axel Mariault exprimait sa crainte d’être passé à côté d’une occasion rare de décrocher sa première victoire sur une épreuve de catégorie Élite : c’était dans le Pays basque, lors du Trophée de l’Essor. “J’ai des regrets. Nous n’avons pas 1000 fois l’occasion de gagner dans une saison”, déclarait-il alors (lire ici). Décidément en grande condition en ce tout début de saison, le sociétaire de l’UC Nantes Atlantique a finalement corrigé le tir ce mardi à Chantonnay, en s’imposant en solitaire à l’occasion de la troisième manche du Circuit des Plages Vendéennes (voir classement). L’ancien coureur du Team Pays de Dinan, qui retrouve Nantes pour sa troisième saison chez les Espoirs, après en avoir déjà porté le maillot chez les Juniors, revient sur son premier succès de la saison auprès de DirectVelo.
DirectVelo : Tu as réalisé un joli numéro dans le final !
Axel Mariault : J’ai souvent fait ça en deuxième catégorie, à l’époque, lorsque je partais à vingt kilomètres de l’arrivée et que j’arrivais à conclure. C’était ma marque de fabrique. De toute façon, je sais que je ne peux pas gagner au sprint…
Comment t’y es-tu pris pour l’emporter ?
Il n’était pas prévu que je sois dans l’échappée, mais sur ce circuit super dur, il valait mieux avoir un coup d’avance qu’un coup de retard. En haut de la deuxième bosse, un groupe de dix avait cent mètres d’avance, et un coureur du Vendée U s’est écarté devant moi… Et j’ai fait le jump pour rentrer. Je me suis retrouvé devant et on a pris trois minutes d’avance. On était en supériorité et on l’a gérée durant toute la course. On ne savait pas si ça allait rentrer ou non… Mais quand j’ai vu que l’on stabilisait un écart autour de deux minutes alors que le Vendée U roulait derrière, j’ai compris que ça n’allait pas rentrer.
Encore fallait-il bien négocier le final…
Je suis allé voir mon directeur sportif pour savoir ce qu’il fallait faire. J’ai tendance à être trop attentiste et ne pas tenter d’attaquer, alors que je me sentais bien dans les bosses, comme lors de l’Essor basque. J’y suis allé et Willy Artus a pris ma roue, mais il n’a pas tenu jusqu’en haut. Au sommet, j’avais dix-quinze secondes d’avance et j’ai insisté pour aller au bout, sans me retourner. Derrière, Luc (Tellier) a bien géré le groupe de contre. Sur ce genre de circuit, je savais qu’avec une trentaine de secondes de retard, le contre allait avoir du mal à rentrer. J’ai gagné grâce à toute l’équipe. On est dans une super dynamique, et on a un super groupe cette année.
Tu t’attendais vraiment à pouvoir gagner en partant de si loin ?
Pas vraiment mais d’un autre côté, je savais qu’en attendant le sprint, ça n’allait pas être pour moi. Quand on arrive à sept-huit, c’est mort. Alors quitte à tout perdre, autant tenter le coup…
« DÉCROCHER UNE PLACE EN ÉQUIPE DE FRANCE »
Tu avais déjà montré de belles choses à l’Essor basque, mais tu nous faisais aussi part de tes craintes de ne pas avoir 1000 autres occasions de gagner…
On n’est pas tout le temps devant, et je n’avais jamais gagné à ce niveau-là. A certains moments, j’avoue que j’avais même du mal à croire que je pouvais gagner à ce niveau… C’est ma première victoire en Elite. Comme tout le monde, je m’entraîne dur et si j’ai décidé de rejoindre Nantes cet hiver, c’est justement pour passer un palier. Je sens que je progresse et c’est super.
On peut déjà dire que tu as réussi tes premiers pas en DN1 !
Tout le monde me fait confiance dans l’équipe. On me disait de croire en moi, car ils voyaient au stage que j’avais des capacités dans les bosses.
Avec cette victoire, vas-tu revoir des ambitions à la hausse pour la suite de la saison ?
J’espère décrocher une place en Equipe de France, pourquoi pas… J’aimerais aussi voir d’autres coureurs de l’équipe gagner. Je ne vais pas dire que mon année est réussie avec cette victoire, mais je suis déjà super heureux. Gagner ici, à Chantonnay, c’est quelque chose… Beaucoup de bons coureurs ont gagné ici.
Tu es déjà le troisième coureur de l’équipe à gagner cette saison, après Kévin Lebreton et Yannis Yssaad !
Au stage, Anthony (Ravard) nous avait dit qu’avec le recrutement qui a été fait, on pouvait faire une grosse saison. On avait les capitaines de route pour gagner des courses. Tout le monde s’entend super bien dans le groupe, on se fait tous confiance et ça tourne bien. J’ai moi-même ma chance. Au briefing ce matin, tout le monde m’a dit que c’était pour moi.