Aurélien Le Lay : « Je reviendrai plus fort »

Crédit photo Antoine Pouillard - DirectVelo

Crédit photo Antoine Pouillard - DirectVelo

Accoudé à une barrière, un simple t-shirt sur les épaules dans le froid breton, Aurélien Le Lay a longuement attendu dimanche matin. Au départ de la quatrième étape du Tour de Bretagne (2.2), le coureur de 24 ans ne patientait pas avant de s’élancer, mais guettait l’arrivée de la formation Côtes d’Amor-Marie Morin-Véranda Rideau pour venir récupérer ses affaires. Le bracelet d’admission à l’hôpital de Plouharnel encore solidement attaché à son poignet et des pansements pour recouvrir les plaies de ses bras laissaient imaginer la violence de la chute survenue la veille. "J’ai tapé un trou dans la route et mes mains ont glissé du cintre. C’était à un moment de la course où je ne cherchais pas à frotter ou à me placer. J’étais sur le côté gauche de la route. J’ai perdu le contrôle de ma direction. Je suis tombé", expliquait-il à DirectVelo. Contraint à l'abandon, il a été évacué vers l’hôpital le plus proche pour passer des examens complémentaires.

« RAGEANT »

Au terme de plusieurs radios et d’une nuit passée en observation, Aurélien Le Lay estime qu’il s’en tire bien. Les premières minutes après l’impact laissaient craindre un bilan beaucoup plus lourd. "Je n’ai rien de cassé. Je n’ai que des brûlures. Sur le coup, je me suis demandé où j’habitais. Je suis désolé d’avoir emmené deux coureurs dans ma chute. Heureusement, ils ont pu repartir", s’excuse le vainqueur de Paris-Mantes-en-Yvelines qui espérait une toute autre issue pour sa première participation au Tour de Bretagne. "Quand on est Breton, c’est un peu notre Tour de France. J’avais envie de bien faire. Quitter les copains après trois jours, c’est un peu rageant".

Allongé dans son lit d’hôpital, l’ancien footballeur s’est replongé dans ses premiers amours. Ce samedi, il a passé une soirée des plus inattendues qui lui a redonné -quelque peu- le sourire. "Je n’avais pas la télé dans ma chambre. Du coup, j’appuyais sur le petit bouton de la sonnerie pour demander le score du match de la finale de la Coupe de France entre le PSG et Rennes à l’infirmière. La journée n’était pas totalement mauvaise", plaisante-t-il en référence au succès du Stade Rennais. 

« JE NE ME SUIS PAS SENTI EN DIFFICULTÉ »

Dans l’optique de récupérer complètement suite à cet accident, Aurélien Le Lay va observer une période de repos avant de se projeter sur la suite de la saison. "Je vais couper une semaine. Je reviendrai sur le Tour de la Manche avec l’ambition de gagner le classement général. Heureusement, ce n’est que des brûlures, l’année n’est pas compromise’’. Quelques heures seulement après sa chute, il parvient à relativiser cet épisode. "C’est dommage parce qu’il y avait plus de chance de tomber les premiers jours entre fermes et gadoue. Mais je reviendrai plus fort. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort, comme on dit".

Si la frustration de quitter la course de manière prématurée est palpable, le Breton retient néanmoins quelques aspects positifs de sa première expérience sur une Classe 2. "J’avais envie de me mesurer aux professionnels. Il y a un bon niveau, à peine plus élevé qu’en Coupe de France DN1. Je ne me suis pas senti en difficulté. Je me sentais à ma place. C’est encourageant pour la suite’’, glisse-t-il. Touché mais pas coulé, il promet de se relancer au plus vite. "Je vais remettre le bleu de chauffe sur les prochaines courses’’. Avant de rentrer chez lui, Aurélien Le Lay tenait à encourager ses coéquipiers au départ de l’étape. "J’espère que je vais leur donner de la force pour cette étape. Ca serait bien qu’un collègue aille chercher un petit maillot distinctif ou une victoire d’étape". La victoire d’Owen James en son honneur lui a donc fait le plus grand bien.

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