Jade Wiel : « Rêver encore plus haut »
Jade Wiel et l’ensemble de sa formation FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope ont joué une partition sans fausse note, ce samedi, sur les routes du Championnat de France Elites Femmes. Après un long numéro à deux en compagnie de sa jeune coéquipière Marie Le Net, Jade Wiel a finalement décroché le titre… devant sa coéquipière Victorie Guilman, qui a parfaitement joué son rôle en protection de la Provençale, dans le final. Prise en tenaille par un collectif de la FDJ toujours en surnombre, la tenante du titre Aude Biannic (Movistar) doit se contenter de la 3e place (voir classement). A 19 ans, Jade Wiel - qui sort tout juste des rangs Juniors - portera donc pendant un la tunique bleu-banc-rouge sur toutes les compétitions du calendrier international. Incrédule après l’arrivée, elle partage son immense bonheur avec DirectVelo.
DirectVelo : Comment te sens-tu, et que ressens-tu quelques minutes après ce titre ?
Jade Wiel : Je suis heureuse. Ce sont des moments qui passent vite, alors j’essaie de savourer chaque instant. Ce n’est que le début d’une belle année. Le seul objectif de l’équipe était de ramener le maillot à la maison, peu importe avec quelle fille. D’ailleurs, je les remercie toutes. Voir les filles pleurer alors qu’elles n’ont pas gagné elle-mêmes, je trouve ça dingue.
« J’AVAIS CONFIANCE EN ELLES »
Te sentais-tu capable de pouvoir gagner ?
Non. D’ailleurs, tant que je n’ai pas passé la ligne, je ne m’en sentais pas capable. J’y croyais sans y croire. Quand on voit les secondes tomber comme ça… Nous n’avions plus que 20 secondes à quatre kilomètres de l’arrivée et à ce moment-là, c’était dur mentalement. Avec Marie (Le Net) à l’avant, c’était vraiment top car on a pu s’encourager, se booster. Je savais que si j’arrivais à passer le dernier kilomètre avec les premières, je pouvais avoir ma chance au sprint.
As-tu eu peur dans le final ?
Je n’ai pas vraiment douté. Nous étions trois contre une, alors c’était obligé que ça le fasse. Avant le sprint, je me disais que “Victo” (Victorie Guilman) devait être plus fraîche que moi, mais elle est venue me voir pour me demander comment je me sentais. Je lui ai dit que ça pouvait aller, même si je sentais quelques crampes arriver. Ensuite, on ne réfléchit pas, ça se fait sur l’instant…
Tu avais terminée deux fois 2e chez les Juniors : as-tu eu le temps d’y penser dans le final ?
Je n’y ai pas pensé, non. La seule chose à laquelle je pensais, c’était au fait que l’équipe devait gagner, avec l’une d’entre nous. Je sais qu’elles avaient aussi confiance en moi, et j’avais confiance en elles. Les autres filles de l'équipe nous ont laissé, à Marie (Le Net) et moi-même, la chance de nous exprimer, et je les remercie encore. Ce maillot, il est autant à elles qu’à moi.
« VERS DE NOUVEAUX OBJECTIFS »
Sur quelle épreuve porteras-tu le maillot pour la première fois ?
Déjà, je compte bien dormir avec ce soir (sourires). Ensuite, ma première épreuve avec le maillot, ce sera “à la maison”, en France, sur la Course by le Tour. C’est top !
Que peut changer le fait d’être sacrée si tôt dans ta carrière, pour la suite des événements ?
Je ne pense pas que ça change tout non plus. Ce qui est sûr, c’est que maintenant, j’aurai toujours les liserets (sourires). J’imagine que ça va me pousser vers le haut, et vers de nouveaux objectifs.
Quels grands objectifs comptes-tu te fixer pour le futur ?
J’aimerais bien gagner sur les plus grosses courses du calendrier, notamment sur les Classiques, qui correspondent à mon profil. Avec ce titre, je peux rêver encore plus haut. Ça me laisse de l’espoir.