Juniors : Aux Pays-Bas, deux sprinteurs pour une couronne
Le grand jour approche pour les Juniors néerlandais. Alors qu’ils attendent ce moment depuis des mois, les six représentants de l’équipe nationale vont enfin pouvoir en découdre lors d’un Championnat d’Europe à domicile, dans les rues d’Alkmaar. Co-leader de l’équipe pour cet événement majeur du calendrier, le sprinteur Olav Kooij -photo ci-dessous- plante le décor. “Un Championnat aux Pays-Bas, c’est très spécial, ça n’arrive pas souvent dans une carrière. En plus, le parcours me convient. Maintenant, il va falloir en profiter et mettre la balle au fond”. Cet amateur de patinage de vitesse s’apprête à vivre le moment fort de sa saison. “C’est mon grand objectif. Je ne sais même pas où je courrai ensuite. Je suis concentré à 100% sur ce Championnat d’Europe, je me suis préparé pour ça”.
Vainqueur à plusieurs reprises ces dernières semaines sur le sol néerlandais, et 5e sur la Route des Géants (voir classement) il y a quelques jours, il semble sûr de sa force, et de celle de son groupe. “Je ne connais pas tous les coureurs étrangers. J’ai quelques repères, mais il y aura forcément une part de mystère et de découverte. Ce dont je suis certain, c’est que nous avons un gros collectif et que nous arrivons ici avec confiance”. Si Olav Kooij tiendra un rôle de co-leader, c’est tout simplement parce qu’il y aura un autre sprinteur dans le collectif batave, du nom de Casper Van Uden -photo ci-dessus-. Tout récent Champion d’Europe de l’Omnium à Gand, il est d’abord un adepte de la piste, qui fait désormais de la route sa nouvelle priorité. “C'est 60%-40% pour la route, mais la piste est toujours utile pour devenir un grand routier. Il n’y a qu’à voir Viviani, Gaviria ou Cavendish… Je veux garder mes capacités au sprint mais aussi être capable de bien grimper les cols. Un gars à la Sagan, Matthews, Trentin… Ce serait top !”. Le Néerlandais rêve d’un nouveau sacre continental. “Ce serait vraiment la cerise sur la gâteau”, rigole-t-il auprès de DirectVelo.
ENVOYER LES ÉQUIPIERS À L’AVANT POUR GARDER UN COUP D’AVANCE
Originaire de Schiedam, à l’ouest de Rotterdam, Casper Van Uden a découvert le cyclisme en regardant le Tour de France à la télé. De lui-même. “Personne ne suivait dans la famille. Mon père faisait du tennis et ma mère, du hockey”, détaille celui qui se prête aussi à quelques parties de tennis pour passer le temps, entre deux séances de séries télévisées sur Netflix. “Mais je ne passe pas mon temps sur la télé ! J’adore me balader en pleine nature, aller me baigner un peu partout… Ça repose l’esprit”. Vainqueur de Kuurne-Bruxelles-Kuurne cette saison (lire ici), il dit avoir “appris la patience” sur les Classiques du Printemps. Les deux sprinteurs bataves sont prêts à prendre le risque de tout perdre pour tirer le gros lot. “Je me concentrerai à 100% sur le sprint. Toute la course, j’essaierai de garder le plus d’énergie possible. S’il n’y a pas de sprint, tant pis pour moi”, concède Olav Kooij.
Mais alors, quelle tactique mettre en place dans le collectif néerlandais ? “On a notre tactique, et je peux annoncer que l’on va voir des maillots oranges de partout, promet Casper Van Uden. C’est technique, il y a des pavés… J’imagine bien une sélection par l’arrière. Le plus important sera de toujours avoir un coup d’avance. Il ne faudra jamais subir la course. On veut avoir le contrôle. Il faudra toujours que l’équipe soit représentée par un coureur à l’avant. Il faudra prendre des initiatives et ne surtout pas se contenter d’attendre le sprint”.
PAUL PENHOËT DANS LE VISEUR
Les autres coureurs de l’équipe nationale devraient donc faire la course, à l’image d’Hidde Van Veenendaal, le dernier lauréat de Paris-Roubaix. “Le but, c’est d'amener du mieux possible Olav (Kooij). Il faudra contrôler la course avant ça, mais pas en se contentant de filtrer toutes les échappées. On veut faire la course, dès le début. Et puis, si au panneau des dix derniers kilomètres, c’est groupé, alors il n’y aura plus qu’à préparer le sprint”. Voilà donc un garçon prêt à se sacrifier pour ses deux sprinteurs. “C’est normal de se sacrifier. Ils m’ont aidé à gagner Paris-Roubaix. Je leur en dois une. Et puis, je n’arrive pas ici dans ma meilleure condition, j’avais besoin de repos après une grosse première partie de saison. Je prépare surtout le Mondial”.
Et s’il y a un sprint massif, qui lancera qui ? “On est une grande famille. Que l’un ou l’autre gagne, ce qui compte, c’est qu’un Néerlandais l’emporte. On communiquera, répond Casper Van Uden, qui fera ses débuts chez les Espoirs l’an prochain dans la réserve du Team Sunweb. C’est incroyable, je crois bien que c’est la meilleure équipe pour les Espoirs !”. Son compatriote Olav Kooij semble sur la même longueur d’ondes. “Je connais très bien Casper. Il faudra que l’on communique et que l’on soit honnête, l’un envers l’autre”. Côté adversité, Casper Van Uden ne cite qu’un nom. “Il y a plein d’autres coureurs rapides mais je pense surtout au Français Paul Penhoët. J’ai vu dernièrement sur les courses qu’il allait très vite. Il faudra vraiment faire attention à lui”.