Les femmes au pouvoir sur le relais mixte
Le constat semble implacable. Ce jeudi après-midi, sur le circuit de Beauvais (Oise), c’est à coup de secondes que les Juniors hommes se sont départagés, dans la première partie du Championnat de France de relais mixte. Le trio le moins efficace - celui des Bretons, de surcroît ralenti par une chute (lire ici) - a concédé 1’14” aux trois Franciliens, qui ont établi la meilleure marque en 24’52”. Du côté des Femmes, la cinquième équipe la plus rapide, l’Ile-de-France, a concédé 1’17” aux… Bretonnes. Pas moins de cinq formations féminines ont bouclé leur chrono en lâchant plus de deux, trois voire quatre minutes sur le meilleur temps. Autrement dit, le classement final de ce relais mixte (voir ici) ne se serait-il pas joué en grande partie via la performance des trio féminins ? “On en avait parlé avant la course. On s’était dit qu'entre les garçons, les écarts seraient de 30 ou 40'' au maximum. Par contre, entre les filles, on savait que ça pouvait arriver à une minute. C'est ce qui s'est passé. On a vu que les écarts pouvaient être beaucoup plus importants chez les filles”, résume Lola Bernigaud auprès de DirectVelo. La jeune femme a pris la médaille d’argent avec ses équipiers du comité Auvergne-Rhône Alpes.
L’IMPORTANCE D’UN GROUPE HOMOGÈNE
Médaillé de bronze avec le comité du Grand Est, Flavien Arnould partage également ce constat. “Les temps étaient assez serrés chez les hommes et on a vite compris que c'était les filles qui allaient faire la différence”. Alors que plusieurs trio féminins se sont disloqués très rapidement, les groupes qui ont su rester soudés jusqu’au pied de l’ascension finale ont pu faire une nette différence. A l’image du Comité du Grand Est. “Nous avions un niveau assez homogène toutes les trois et je pense que c'est une bonne chose, ça pouvait vraiment aider”, analyse Mathilde Demontreuille.
« LA DIFFÉRENCE EST ÉNORME »
Du côté du collectif occitan, Théo Laurans semblait frustré après l’arrivée. “Il y a beaucoup d'écart au niveau des filles. Dans notre comité, on a dû surclasser une Cadette, et la différence est énorme avec une Junior 2. C'est déséquilibré”, regrettait-il juste après en avoir terminé. Même son de cloche, encore et toujours, pour Flora Glonin. L’athlète du comité Bourgogne-Franche-Comté a conscience que l’effort de son trio a joué un grand rôle dans le classement final de son relais. “Certaines équipes ont mis des compositions assez fortes chez les filles. De notre côté, nous étions toutes des J1. Mais bon, on s'était dit que ce n'était pas grave si on ne marchait pas, et que l'on reviendrait l'an prochain. On voyait avant tout cette course comme un essai”. Le rendez-vous est pris pour 2020, où l’importance des filles devrait toujours être aussi capitale.