Sentiment étrange pour Sten Van Gucht. Le Belge s’est offert ce dimanche le classement général des 4 Jours des As-en-Provence (Elite Nationale). Mais le coureur du VC Villefranche Beaujolais, qui a profité de la pénalité de 20" infligée à Jérémy Cabot pour abri-prolongé après une crevaison, avait bien du mal à se montrer satisfait, comme il l’explique à DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu vécu cette étape un peu folle ?
Sten Van Gucht : Les arbitres ont mis 20'' de pénalité à Jérémy Cabot en cours d'étape, mais je n'en savais pas plus. Nous avons terminé, ce dimanche matin, à 19'61'' au chrono par équipes. Je pensais que ça allait donc être bon pour le général, je voulais juste rester dans la roue de Jérémy Cabot jusqu’à la ligne. La décision des arbitres a changé toute la course. 

Mais tu as attaqué dans le final... 
Avant le sommet de la dernière montée du circuit, Anthony (Barle) m'a dit que ça allait se jouer à la place. Il était trop tard pour tenter un truc. Avant l’étape, nous avions prévu de faire la guerre, mais Cabot a crevé, du coup nous n'avons pas attaqué dans ce tour-là. Puis avec cette pénalité, nous avons changé de tactique. Comme Anthony m’avait donné cette nouvelle information, on a accéléré à 500 mètres du sommet, mais Cabot était encore frais. Il avait Julien Souton pour l'aider. Je ne pouvais donc pas l'attaquer à ce moment-là. Tout allait se jouer dans le final. À une borne de l'arrivée, dans une petite montée, j'ai lancé mon sprint !

« JE LE RESPECTE BEAUCOUP »

Et tu as tenu jusqu’à la ligne !
C'était sauve-qui-peut. Je l'ai mis à dix mètres. Il est resté à cette distance un bon moment. Puis j'ai senti que j'avais quinze ou vingt mètres d'avance. Je creusais. J'ai roulé à bloc jusqu'à la ligne et j'arrive avec 4'' d'avance. Ça prouve que j’étais là. Je ne gagne pas par hasard. Ce n'est pas facile de lâcher un coureur comme Jérémy. C'est le meilleur amateur en France. Je le respecte beaucoup. Chaque week-end, j'essaie de le battre. C'est un peu pareil pour lui. Je suis content de l'avoir sorti de ma roue.

Est-ce une victoire particulière avec cette pénalité ?
Je suis partagé. C’est une victoire bizarre. Avec Jérémy, on court ensemble depuis le début de saison. Il m’a bien fait mal à la gueule lors de la deuxième étape. Comme je l'ai dit, je le respecte beaucoup. Il aurait mérité la victoire. Nous avions des équipes aussi fortes au chrono, mais il a fait la différence pour son club, ce que je n'ai pas réussi à faire pour le mien. Il avait permis à son équipe de gagner.